Test Nouveauté | Mondraker SLY : Le VTTAE facile par excellence ?

Mondraker est l’une des marques les plus actives sur le segment du VTTAE en ce moment. Vous avez pu voir récemment nos essais de leur derniers modèles: du Mondraker Crafty Carbon RR (Voir l’essai) le dernier VTTAE all-mountain accompagné d’un moteur Bosch CX. Et du Mondraker NEAT (Voir l’essai), le VTTAE light assist en carbone associé au silencieux moteur TQ. La marque espagnole ajoute un 3ème VTTAE light assistance à son catalogue, s‘inspirant de ses prédécesseurs, le Mondraker SLY adopte la géométrie du NEAT et la motorisation du DUNE. Mais cette fois-ci avec un cadre en aluminium afin de le rendre plus abordable. Qu’apporte le cadre en alu et ce moteur Bosch SX à la plateforme ? Ce VTTAE reste-t-il aussi dynamique et fun que le NEAT ? Il est temps pour nous de répondre à ces questions et de vous présenter nos ressentis à son guidon.

Présentation

Chez Mondraker, avec le NEAT et le DUNE, la gamme des e-MTB light assist est déjà bien étoffée. La marque souhaite y ajouter un troisième modèle. Le DUNE, puissant et conçu pour dévaler les pentes les plus raides, n’est pas forcément accessible à tous. En revanche, le NEAT se montre plus convivial, idéal pour s’amuser quel que soit votre niveau. Ces deux modèles en carbone entraînent un coût élevé, mais ça, c’est sans compter sur l’arrivée du Mondraker SLY. Le SLY vient s’insérer dans le catalogue entre les 2 : Inspiré par la géométrie du NEAT pour une prise en main facile et la puissance du Bosch Performance SX du DUNE, développant un couple de 55 Nm, le SLY se distingue par son cadre en aluminium, désormais disponible en cinq tailles pour convenir au plus grand nombre. Je vous laisse découvrir tout ce qu’il y a savoir sur ce nouveau Mondraker SLY en cliquant sur le lien de la News détaillée faite par l’excellent Mathieu (Nouveauté | Mondraker SLY)

Nous avons eu à l’essai pendant plusieurs semaines, la version RR du SLY. Un VTTAE all-moutain répondant, sur le papier, à nos besoins afin de nous amuser comme il se doit du côté de chez nous. Allez, étant quelqu’un d’impatient, rentrons vite dans le sujet. Commençons par la finition et les aspects pratiques (ou pas).

Finition

Dans sa globalité, la finition de ce Mondraker SLY RR est correcte. Nous retrouvons une peinture noir matte très bien réalisée. Côté décoration, par contre, après avoir eu dans les mains le magnifique SUMMUM et NEAT dans leur coloris Blanc/bleu/jaune, nous sommes un peu déçu par ces stickers. Cependant, la peinture est très résistante aux rayures et à la salissure mais beaucoup moins aux impacts. Nous avons relevé plusieurs éclats de peintures suite à des chocs de cailloux. Il faut également parler des soudures : impeccables sur le triangle avant, au point où je me suis demandé si nous n’avions pas reçu un Carbone. Malheureusement, le triangle arrière ne reçoit pas le même traitement avec quelques soudures assez grosses au niveau de la base.

Sur ce nouveau Mondraker SLY, les gaines et la durite de frein arrière rentrent dans le cadre par l’avant de la douille de direction, ce qui donne un cockpit très épuré et agréable à regarder. Le maintient est bon et ne donne aucuns bruits parasites de ce côté là. Pour ceux qui veulent quelque chose d’encore plus épuré, il est possible de les faire passer par le jeu de direction. Cependant, attention à la maintenance… (NDLR : que c’est pénible…)

Au niveau des protections, Mondraker nous avait habitués à la perfection. Hors, sur ce SLY, je trouve qu’il manque de protection sur le down tube, il n’y a pas de cache amovible qui pourrait faire office de protection puisque la batterie est fixée dans le cadre. Un petit cache est présent dans le prolongement du sabot moteur mais pas plus. Deux petits garde-boue sont positionnés autour de l’amortisseur, ce qui permet de le protéger des projections de boue et de gravier, c’est bien vu.

On retrouve une protection de chaine de belle facture, qui fait largement son travail sur l’arrière de la base. Contrairement au CRAFTY, Mondraker a fait le choix judicieux de prolonger cette dernière jusque derrière le plateau. Nous n’avons remarqué aucune trace d’usure de ce côté.

Aspects pratiques

Il est temps de passer à la rubrique, « c’est pratique ou pas ». Tout d’abord, je vais aborder le gros point noir. J’ai déjà glissé une phrase à son sujet, mais la batterie ne se démonte pas. Ce n’est pas très pratique pour ceux qui habitent en appartement. D’autant plus, que la prise de recharge du Mondraker SLY est positionnée à l’intérieur du triangle avant, tout en haut. Ce qui est top pour la protection de la prise, qui d’ailleurs est de bonne qualité. Mais ce qui l’est beaucoup moins lorsqu’il s’agit de venir y brancher le chargeur Bosch. Avec une prise qui vient buter contre le top tube. Obligé de s’y reprendre à plusieurs fois. Au point, où je me suis demandé si j’avais le bon chargeur?

Pour finir sur les aspects pratiques de ce SLY, la nouvelle cinématique laisse la place pour embarquer un bidon d’un grand volume. Par contre, afin de réaliser nos premiers réglages avant de partir rouler, ce n’est pas du tout évident de venir mesurer le SAG. Nous retrouvons également un support porte accessoire sous le top tube permettant d’embarquer un nécessaire de réparation. Enfin, nous avons été un peu embêté par une vis du bras flottant placée derrière l’anti dérailleur et le plateau. Si jamais elle se desserre, soyez précautionneux et faites attention de ne pas perdre les petites rondelles derrière l’anti dérailleur lorsque vous le démontez.

Mondraker Sly RR – L’essai terrain

Pour ce test terrain, afin de pouvoir comparer tous les aspects de ce VTTAE light assist, quoi de plus naturel que de retrouver le duo qui a réalisé le comparo moteur VTTAE light assit (A voir et revoir ici). Pour rappel, Hugo et moi-même sommes 2 beaux spécimens d’1m78 et de poids équivalent classé dans la catégorie poids lourds-légers. Nos terrains de jeux habituels sont parfaits pour ce type de vélo. Hugo, un mec qui roule à fond tout le temps, pleine puissance dans les jambes, un vieux roublard des tests terrains. Et moi, habitué des VTTAE, j’aime avoir de l’assistance en monté car ce qui est le plus fun, c’est la descente.

Le Moteur Bosch Performance SX

Sur ce Mondraker SLY, nous retrouvons le nouveau moteur Bosch SX, qui équipe le Cube lors de notre comparo moteur light. C’était donc un grand plaisir de le retrouver ici. Ce moteur Bosch Performance SX, propose un couple de 55 Nm et une puissance en pointe de 600 W. Il est combiné à une batterie intégrée de 400 Wh. Il est important de noter qu’une batterie additionnelle de 250 Wh est disponible en option, portant donc la capacité totale de batterie à 650 Wh.

Tout d’abord, lorsque j’ai pris l’engin, ce qui m’a marqué en 1er lieu : C’est son silence (contenu). Quand je dis, « silence », ce n’est pas le silence d’un moteur TQ. Non. Mais avec Hugo, nous sommes d’accord sur le fait que ce moteur est beaucoup moins bruyant que sur le Cube lors de notre précédent essai. Est-ce dû au cadre alu qui résonne moins ? Peut-être. Pour le reste, nous retrouvons les mêmes sensations, le moteur procure une expérience de pédalage naturelle, mais avec de la gnak lorsque nous appuyons sur les pédales. Concernant le frein moteur une fois la vitesse de croisière de 25-26 km/h atteinte : il est présent mais la coupure est plutôt légère.

Mettons les pieds dans le plat de suite. Le système Bosch n’était pas le plus économe en énergie de notre comparo. Mais là, sur ce Mondraker SLY RR, nous avons relevé une consommation plutôt élevée. Cette information, est à prendre entre guillemet, car il y a de très nombreux facteurs l’influençant : la température, les conditions du terrain, le poids… Nous avons roulé le Cube au printemps et ce SLY en période fin d’automne/début d’hiver. Avec le Cube, nous faisions autour de 24kms et 800m de D+ avec un reste de 14% de batterie. Mais là, nous avons terminé nos boucles autour de 3-5%. J’ai baissé la puissance d’assistance pour finir la boucle.

Comment grimpe le SLY RR ?

Dès les premiers tours de roues au guidon du nouveau Mondraker SLY, on se sent comme à la maison. La position est confortable grâce à la tige de selle bien redressée. On se voit partir sans aucun soucis à la journée sur nos sentiers préférés. Les commandes se manipulent parfaitement et tombent bien sous la main. Comme sur le NEAT, cette nouvelle cinématique offre une belle sensibilité et du dynamisme. Même si ce dernier est un peu moins présent que sur le NEAT, cela reste plaisant. Ça se fait ressentir dès les premiers tours de roues.

Dans les parties sinueuses, même si ce SLY pèse quelques kgs de plus que le NEAT, la répartition des masses permet de facilement pivoter. Nous retrouvons ce que nous avions aimé sur le NEAT mais avec un moteur plus péchue qui donne envie d’aller s’essayer à quelques montés challengeantes. Le SLY n’a pas tendance à cabrer, dans les pentes les plus raides. Il faut jouer avec sa position et la puissance moteur afin de garder un maximum de grip. Lorsque le terrain devient plus accidenté, le travail réalisé sur cette cinématique se fait ressentir. Le VTT se montre confortable, ne butte pas sur les obstacles et garde une très bonne motricité. Cela, malgré une monte de pneus pas vraiment adaptée à nos terrains, surtout en période hivernale. Le bike se veut être hyper dynamique et c’est agréable de sentir que lorsqu’on pousse sur les pédales, il nous rend de l’énergie. Concernant la taille, en voyant les chiffres de géométrie, nous avons eu peur du 480mm de reach proposé par la nouvelle taille M/L et donc choisit une taille M pour notre essai. Mais finalement, avec une potence qui se veut très courte, nous pensons que la taille M/L aurait été parfaite pour nous (Comme le désigne l’aide de choix de taille sur le site Mondraker).
Pour rappel, j’ai failli repartir avec le NEAT tellement le vélo est plaisant et fun mais le manque de puissance moteur m’a fait le laisser de côté. J’avais hâte de voir l’apport du moteur SX sur cette plateforme très proche du NEAT. C’est un bilan très positif qui ressort de ce SLY alu, largement à la hauteur des attentes qu’on peut avoir d’un VTTAE All-Mountain. Malgré un embonpoint par rapport à la version carbone, cela ne se fait sentir que sur le parking. C’est un vélo que je trouve plutôt facile et plaisant à la monté. Mais attention à l’autonomie.

Comment descend le Mondraker SLY RR ?

Lorsque la pente s’inverse, le Mondraker SLY reste un VTTAE dynamique. A son guidon, il est très facile de changer d’angle et de trajectoires. De la même façon qu’à la monté, le comportement de ce SLY est proche du NEAT. La nouvelle cinématique offre du pop, légèrement moins que le NEAT mais largement suffisant pour avoir un pilotage proactif sur le bike. Dans les courbes et virages, l’angle se met très facilement. La répartition des masses et la liberté au niveau du cadre permet d’avoir une position idéale pour pousser dans les virages. Le triangle arrière en aluminium apporte un peu plus de souplesse et facilite l’inscription dans les virages.

Lorsque le terrain devient plus accidenté, le duo de suspensions Fox offre un bon confort, moins que ce que nous avions pu rencontrer sur le NEAT, ce qui permet de garder le cap sur sa trajectoire initiale. Comme tous les Mondraker, le SLY est stable. Il donne une bonne dose de confiance. Même en version alu, il reste précis. Il permet de choisir sa trajectoire et de s’y tenir. Il m’a tellement donné de bonnes sensations que j’étais au niveau de mes records perso.

Avec des pneus adaptés à nos terrains, je les battais. Dans nos terres et à cette période, le choix de pneumatique était l’élément limitant à l’amusement. Mais nous sommes persuadés qu’avec des crampons plus imposants comme sur les Magic Marry ou Assegai et avec une gomme plus tendre, les capacités du bike en descente (comme en montée) seraient décuplées. 

Dans les airs, le Mondraker SLY RR est rassurant, ce n’est pas le mauvais copain qui fera une mauvaise blague en tapant dans le dos avant de sauter. Je le trouve sain, équilibré : il n’envoie pas sur l’avant. La cinématique a du pop, son poids calme sans doute son tempérament mais permet d’être en confiance. Je ne suis pas un habitué des sauts, et pourtant, ce vélo m’a donné envie de me lancer quelques défis.(NDLR: plus ou moins bien réalisés…)

Côté freinage, les Sram Code Bronze stealth sont un bon choix. Ces freins se sont révélés suffisants sur un VTTAE de ce gabarit. Mon seul regret est qu’au bout de peu de temps, il ait fallut purger le frein arrière qui avait perdu beaucoup de mordant. Au freinage, le Sly se comporte bien. La cinématique s’affaisse parfaitement et ne se fige pas, ce qui permet de conserver du confort et du grip lors des freinages. À faible vitesse, les Sram Bronze sont rassurant, avec un touché dosable. Cela permet de s’attaquer à n’importe quelles portions trialisantes en étant serein. A haute vitesse, on se sent limité par le manque de traction offert par les pneus. Mais aussi, par un léger manque de puissance au niveau des freins.

Le Mondraker SLY RR est un vélo à 2 visages : il peut se rouler en balade, sans soucis, ce sera le bon compagnon. Même dans ce type d’activité, prévoir le range extender si vous partez pour une longue sortie. Car sur cette plateforme, le moteur SX consomme plus. C’est un bike certainement moins exigent que son homologue full carbone, qui va apporter un plus en polyvalence. Ce n’est pas pour autant que ce vélo ne saura pas vous donner la banane lors de vos sessions de tirage de bourre entre potes ou sur Strava. Car les gênes de Race de Mondraker sont bien présents. En bon père de famille, je n’ai pas l’esprit « Racer » quand je pars rouler, mais j’avoue que ce bike donne envie de pousser, d’aller vite pour prendre encore plus de plaisir.

Mondraker SLY RR – Le verdict

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