Le nouveau Trek Fuel EX-e est le tout premier VTTAE Light conçu par Trek. La marque du Wisconsin a souhaité offrir une approche particulière du VTTAE en proposant une expérience de pilotage proche d’un VTT traditionnel. Avec le Fuel EX-e, Trek promet légèreté, maniabilité et silence de fonctionnement. Mes premiers contacts avec la machine furent très intéressants, me poussant ainsi à approfondir mes ressentis dans un essai à plus long terme. Après 2 mois d’essai intensif, nous pouvons rendre aujourd’hui, un avis bien plus complet sur le nouveau Trek Fuel EXe.
TREK Fuel EX-e XX1 AXS
VTTAE Light 150/140 mm
Cadre carbone et roues de 29 pouces
18,4 Kg | 15499 €
Testé par Pacôme et Hugo
Je n’ai pas été dépaysé en recevant le Fuel EXe puisque c’est exactement la même version que j’avais roulé quelques semaines plus tôt en Allemagne lors de la présentation. C’est donc la version la plus haut de gamme qui est arrivé à la rédac enDHuroBike. Il n’a pas fallu longtemps pour que je trouve un volontaire pour m’aider à décortiquer ce nouveau Trek puisque Pacôme a montré un enthousiasme tout particulier.
Pour rappel, le Trek Fuel EXe est un VTTAE en carbone qui affiche 140 mm de débattement arrière et 150 mm à l’avant. Les roues sont en 29 pouces et il a la particularité d’accueillir un tout nouveau moteur de la marque allemande TQ développé en partenariat avec Trek. Le TQ HPR50 est très compacte, il tient dans la main et permet d’être visuellement très discret. En plus, il reste léger puisque son poids annoncé est de 1,850kg. L’autre axe de développement était l’agrément et le silence du moteur pour apporter une sensation naturelle, comme-ci le pilote était au guidon d’un VTT traditionnel. Niveau conception, le moteur HPR50 de TQ fait impasse sur la courroie au profit d’un fonctionnement par démultiplicateur censé garantir une excellente durée dans le temps.
Les chiffres
Disponible en 4 tailles du S au XL, le nouveau Trek Fuel EXe offre une géométrie assez moderne. On a pris l’habitude de voir le Minolink sur le haut des haubans pour avoir le choix entre 2 types de géométrie, plus ou moins ouverte. Basons nous sur la position Low, la plus extrême des deux. Dérivé d’un VTT Trail, l’angle de direction ouvre à 65° et la longueur de la taille M que nous avons eu en test est dans la moyenne du segment. L’empattement de 1215 mm s’avère suffisamment généreux avec un Reach qui affiche 455 mm et 485 mm en taille L. La longueur des bases reste relativement courte et l’angle de tige de selle assez relevé.
Revenons aux 2 positions (Low et High) du Minolink permettant de personnaliser un peu la géo. Nous l’avons roulé majoritairement en Low mais la position High peut permettre de basculer pour une position tournée d’avantage vers le D+. Le mode High peut également être utile pour passer le Fuel EXe en montage Mullet avec une roue de 27’5 à l’arrière.
L’équipement
- Fourche Rockshox Lyrik Ultimate RC2 Airwiz
- Amortisseur Rockshox Super Deluxe Ultimate RCT2 Charger 3 Airwiz
- Transmission SRAM XX1 Eagle AXS
- Cassette Sram XX1 XG1299 10-52
- Manivelles E*Thirteen E*Space Race Carbone 34dts
- Roues Bontrager Line Pro 30 Carbone OCLV
- Pneus Bontrager SE5 Team Issue 2.5
- Freins SRAM CODE RSC 200/200
- Tige de selle Rockshox Reverb AXS 175 mm
- Selle Bontrager Arvada
- Poste de pilotage Bontrager RSL Carbone 820 mm
A travers la marque Bontrager, Trek développe ses propres pneus. Sur le Fuel EXe, c’est le modèle Team Issue SE5 en 2.5. La carcasse est bonne mais un peu fragile. J’ai crevé à plusieurs reprises dans les sentiers Varois certes assez agressifs…
Le groupe de transmission Sram XX1 AXS avec la cassette 1299 assorti à la chaîne couleur Rainbow est du plus bel effet ! Petite particularité sur le Fuel EXe : le dérailleur est branché sur la batterie moteur.
Les roues Bontrager Lino Pro 30 sont en carbone OCLV et apportent au Fuel EXe une dose de dynamisme.
Des freins Sram Code RSC sont chargés de ralentir l’engin, aidé par les nouveaux disques Sram centerline en 200 mm avant/arrière.
Les manivelles en carbone E*Thirteen E*Space Race ont une longueur de 165 mm et un plateau de 34 dents. Le boitier de pédalier est assez bas et en position Low, les manivelles tapent parfois le sol.
C’est la nouvelle version de suspensions Rockshox que l’on retrouve sur le Trek avec la cartouche Charger 3 RCT2 qui offre la possibilité de régler les compressions hautes et basses vitesses. Sur le fourreau gauche la valve Airwiz qui mesure la pression au repos.
Pas de câble pour la tige de selle télescopique sans fil Rockshox Reverb AXS qui bénéficie d’un débattement confortable.
Le poste de pilotage en carbone est fait d’une seule pièce intégrant potence et cintre. C’est magnifique et le galbe s’est montré parfait avec un Rise de 27,5 mm et une largeur de 820 mm qu’il vous faudra certainement recouper.
Rien à dire sur le montage très haut de gamme de cette version XX1 AXS, même si pour faire la fine bouche, je trouve que Trek aurait pu proposer une version haut de gamme en suspension Fox et groupe Shimano. Seule la version 9.7 proposée à 8 499€ propose ce type de montage avec un Fox 36 Rythm et un Float X. En parlant de la gamme, les tarifs ont augmenté de 500€ depuis la sortie du Fuel EXe, avec une version 9.5 qui commence dorénavant à 6 999€. Arrive ensuite la version 9.7 décrite plus haut et la 9.8 disponible à partir de 9 999€ en Shimano ou en Sram. Le Fuel EXe XX1 Axs est le modèle le plus haut de gamme et son montage permet d’atteindre un poids de seulement 18,4 Kg sur la balance. Le tarif est presque inavouable : 15 499€ !
Look et Finition
Look
On pourrait débattre sur la couleur de notre version d’essai… On aime, ou pas ! Nous sommes par contre unanimes sur les lignes du nouveau Trek Fuel EXe : très sexy !! A tel point qu’on a voulu me subtiliser le vélo à plusieurs reprises… Je me suis bien sûr laissé convaincre par les potes qui souhaitaient voir ce que le nouveau VTTAE Light signé Trek délivrait comme sensations.
A notre enquête sur les réseaux sociaux, l’unanimité était beaucoup plus timide puisque vous avez été « seulement » 70% à trouver le nouveau Fuel EXe à votre goût. Un score certainement influencé par la couleur jaune « La Poste » de notre modèle.
Finition
Le niveau de finition est excellent ! Difficile de trouver mieux sur le marché. Les entrées de câble sont guidés et verrouillés, et un petit garde boue vient protéger la sortie de câble du triangle avant vers les bases. La sortie est d’ailleurs entourée d’un caoutchouc. Seule petite critique, le câble de la commande moteur qui est un peu lâche et seulement fixé à la durite de frein avant avec des morceaux de scotch noir.
Niveau protection du cadre, c’est parfait ! La protection de la base est grande, parfaitement ajustée et remonte bien vers le plateau. Et que dire de la protection de Down-tube complète et du sabot moteur en plastique flexible. C’est un sans-faute sur ce point surtout que la peinture a montré une grande résistance après 1 mois à rouler dans les cailloux du Var. Pas une seule rayure n’a été à déplorer, juste quelques tout petits impacts de cailloux.
Pendant notre test, le Trek Fuel EXe a connu une avarie qui a nécessité un passage par la case SAV. Si le fonctionnement s’est avéré globalement très silencieux, les 2 modèles que nous avons eu craquaient légèrement quand on mettait les watts. L’outil intégré (oui on en a pas encore parlé…) peut également occasionner du bruit si il n’est pas bien serré.
Position
La position au guidon du nouveau Trek Fuel EXe est très naturelle. Bien centré au pédalage, on se sent rapidement comme à la maison avec une longueur idéale pour mon mètre 78. Le cintre est bien large, trop pour le frêle petit Pacôme d’ailleurs. La majeure partie des pilotes auront certainement besoin de le recouper et j’ai trouvé le galbe de l’ensemble cintre/potence juste parfait.
Ergonomie
Trek a soigné le côté pratique de son Fuel EXe. Il permet tout d’abord d’embarquer un bidon d’hydratation et un support d’accessoires sur lequel j’ai pu installer un strap pour fixer une chambre à air, des démontes pneumatique et une pompe. La douille de direction accueille en plus un multi-tool bien complet qui m’a permis de rouler facilement sans sac à dos.
Je vous en parlais dans la présentation des équipements, ce Fuel EXe est un VTTAE 2.0 qui est équipé de nombreux capteurs. Des valves Tyrewiz qui mesurent en continue la pression des pneus et un principe identique pour la fourche et l’amortisseur Rockshox Ultimate avec les valves Airwiz qui mesure la pression dans les suspensions. Pour les pneus comme pour les suspensions, la diode clignote en vert si la pression est bonne et en rouge si elle ne l’est pas. Il faudra utiliser l’application Trek Central pour connecter le vélo, les composants Sram/Rockshox, rentrer son poids et configurer l’ensemble. C’est assez pratique pour la prise en main puisque l’appli vous donnera les différents réglages, mais personnellement, j’ai trouvé l’Airwiz plutôt inutile puisque la pression dans les suspensions varie très rarement. Les Tyrewiz sont un peu plus utiles pour contrôler la pression des pneus en permanence, dommage que la diode ne soit pas plus lumineuse car en plein soleil, elle manque de visibilité.
Lors de mon test, il fallait passer par l’application Sram AXS pour connecter les équipements, c’est dorénavant possible via l’application Trek qui permet de connecter le groupe Sram AXS, la tige de selle ainsi que les capteurs Airwiz et Tyrewiz.
Pour la partie électrique, la commande tombe parfaitement sous la main et est simpliste, ce qui n’est pas pour me déplaire puisque c’est naturel et intuitif. On bascule vers le haut ou vers le bas pour changer de mode d’assistance. Le mode marche est un peu moins pratique car il faut maintenir l’appui vers le haut et le bouton est un peu ferme. L’écran mono-chrome est très lumineux et bien visible même en plein soleil. Intégré au Top-tube, il est assez complet et le bouton situé dessous permet de choisir entre la vitesse, l’autonomie, les watts moteur et la puissance que l’on applique sur les pédales. La batterie de 360 Wh se démonte facilement à l’aide d’une clé Allen pour être remplacée ou chargée séparément. On trouve plus rapide comme système mais au moins elle est verrouillée et s’est montrée étanche.
Dans le D+
Le fonctionnement du moteur TQ HPR50 est assez extraordinaire ! Oui vous avez bien lu, son fonctionnement est doux, naturel et se fait sans à-coup. Il s’enclenche très progressivement et la coupure à 25 km/h se sent à peine. On a un peu la sensation qu’il n’y a pas de moteur alors que celui-ci est bien présent et se montre même assez véloce, surtout en mode High. On peut totalement personnaliser les 3 modes via l’application Trek. En plus d’une assistance douce et naturel, le moteur TQ travaille en silence quelques soit le niveau d’assistance enclanché. Le mode Eco donne la sensation d’être en forme au guidon d’un VTT traditionnel, le mode Mid monte la cadence d’un cran et le mode High vous ferait passer pour un champion olympique. Ne vous attendez tout de même pas à suivre un VTTAE Bosch qui aurait activé le mode eMTB, le HPR50 ne propulse qu’à 50Nm maximum.
Concernant l’autonomie de la petite batterie de 360Wh, j’ai été totalement bluffé ! J’ai fait des sorties de 45km et plus de 1000m de D+ sans en venir à bout et en utilisant majoritairement le mode Eco. Pourtant je fais quand même 90kg sur la balance. Pacôme a plutôt fait des « Lunch ride » en mettant le moteur au maximum. Il a pu faire des sorties d’une heure, une heure et demi en consommant seulement la moitié de la batterie. Le moteur semble donc se montrer peu énergivore, d’autant plus que le Fuel EXe se montre efficace sous les coups de pédale et la cinématique pompe très peu.
Dans le D+ technique, si on devait le comparer à un VTT traditionnel, on sent un petit surpoids sur l’avant dû à la batterie, surtout dans le très lent. Il reste cependant bien maniable et plutôt facile à placer. Dans le très raide, l’avant reste bien au sol mais la motricité du pneu Bontrager pourrait être encore meilleure. Globalement, le bilan dans le D+ est très très bon surtout avec le TQ HPR50 qui est pour moi l’un des moteurs le plus réussi actuellement.
Dans le D-
Confort
Si elles demandent un peu d’acclimatation au niveau des réglages, les nouvelles suspensions Rockshox ultimate fonctionnent à merveille. Avec le guidon et les roues carbone, l’avant du Trek est un peu rigide ce qui peut faire perdre un peu de confort mais apporte une belle précision. L’arrière est beaucoup moins raide et permet au Fuel EXe de bien épargner le pilote. En sensation, on pourrait comparer à un petit enduro en 150/160 mm.
Freinage
Le feeling des freins est une question de goût et les Sram Code sont parfois voir souvent critiqués. Pourtant ils font le job et même plutôt très bien. Ils sont progressifs à souhait et permettent un bon dosage du freinage. Avec les nouveaux disques centerline, ils ont également montré une bonne réserve de puissance et une belle endurance. Pacôme qui n’est habituellement pas un grand fan du freinage Sram a trouvé qu’ils offraient une bonne prestation sur le Fuel EXe. Le vélo se tient bien en ligne aux freins avec une suspension arrière qui reste active et maintient le contact avec le sol.
Grip
Il a fallu un petit temps d’adaptation pour prendre confiance dans les pneus Bontrager SE5 Issue qui assurent un bon grip général aidé par des suspensions Rockshox qui plaquent bien les roues au sol. Le travail sur la rigidité du cadre permet également d’avoir un bon degré de tolérance et de prévenance. Le grip est sécurisant et très sain.
Maniabilité / Dynamisme
Le Fuel EXe a du pop ! Il renvoie bien l’énergie et se montre bien dynamique sur les appuis. C’est un petit régal sur les petits trails flowy où l’on joue naturellement avec le terrain et où l’on prend les airs au moindre petit repli de terrain. A bonne vitesse, difficile de se rendre compte qu’on est au guidon d’un VTTAE surtout que le Fuel EXe se montre bien maniable.
Quand la vitesse ralentit comme en montée technique, on sent un peu l’embonpoint et c’est le moment où le dynamisme est le moins bon à bord du Fuel.
Stabilité / Franchissement
Le Fuel EXe est une bombe ! Pacôme s’est même senti meilleur à son guidon et a eu envie de rouler vite, très vite ! Il tient bien la ligne avec une excellente stabilité. De mon côté, j’ai pu dévaler les pistes enduro du Var sans avoir peur d’engager. Sa géométrie est proche de celle d’un enduro et ça se sent car à son guidon, on a la sensation d’avoir un petit Slash. Le Trek ne rechigne pas à prendre les airs et se montre assez agile en sauts.
Fun / Accessibilité
Le Fuel EXe n’est pas un vélo très exigeant. Il peut se rouler à la cool comme se faire brusquer par le pilote. Il conviendra donc à tous les profils. Si l’avant est assez raide, l’arrière garde une bonne tolérance ce qui rend le vélo plutôt facile. Le choix d’une version avec moins de carbone saura ravir le novice à mon sens. Niveau plaisir de conduite, on est plutôt servi quelques soit le sens de la pente. Le Trek Fuel EXe nous aura laissé un grand sourire et un souvenir plutôt inoubliable.
TREK Fuel EXe – c’est l’heure du bilan
Tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce Trek Fuel EXe un best seller ! Et la recette est exquise ! Le premier VTTAE Light de Trek est une franche réussite : silencieux, une assistance très naturelle, une excellente autonomie, une interface connectée assez poussée et un comportement très homogène sur le terrain. L’addition est par contre sacrément salée !!
+ Coup de crayon
+ Le moteur HPR50
+ Ergonomie soignée et intelligente
+ Comportement très homogène
+ Finition 5 étoiles
+ Très proche d’un VTT
– Airwiz inutile
– légers craquements
– Tarif copieux
– Dérailleur branché sur la batterie
Votre test bientôt en vidéo
A lire également : Découverte et prise en main du Trek Fuel EXe
