Le marché du VTTAE ne cesse de grandir, poussant sans cesse les marques à l’innovation. Trek lance aujourd’hui son tout nouveau VTTAE qui entend marquer l’avènement d’une nouvelle catégorie dans l’univers e-Bike. Avec le Trek Fuel Exe, la marque américaine promet un VTTAE aussi léger que discret qui délivre les sensations de pilotage d’un VTT classique . J’ai pu découvrir et prendre en main ce tout nouveau Trek Fuel EXe. L’expérience fut plutôt inattendue.

TREK FUEL Exe – Présentation

TREK
Fuel EXe

VTTAE Trail
Débattement 150 mm / 140 mm
Moteur TQ HPR50
Batterie 360 Wh + Batterie auxiliaire 160 Wh (option)
18.5 kg / De 6500€ à 14990€

Tout d’abord, je vous emmène en Allemagne au siège de TQ, une entreprise experte en ingénierie et robotique forte de 25 ans d’expérience. TQ agit dans différents secteurs industriels et médicaux, dont le vélo avec le développement du Fuel Exe notamment.

Le cœur de la bête

Durant mon séjour dans la banlieue de Munich, j’ai donc visité l’usine de production et assisté à la fabrication du moteur électrique HPR50, le cœur du Fuel Exe. C’est donc un moteur « Made In Germany » qui prend place au niveau du pédalier. La première chose qui interpelle est sa taille ultra compacte, le moteur tient dans la main ! Son poids est aussi très léger puisqu’il affiche seulement 1 850g. Le corps du moteur HPR50 est en magnésium et sa conception est singulière puisqu’il se passe de courroies et de pignons au profit d’une transmission à démultiplicateur harmonique fonctionnant avec des anneaux à broches. Ci-dessous une vidéo pour mieux comprendre comment il fonctionne.

TQ annonce une meilleure durabilité et une grande discrétion car le son du moteur a été un axe capital dans le dévellopement du Fuel EXe. Niveau puissance, le HPR50 affiche 200W et un couple maximal de 50 Nm, soit le juste milieu entre un eBike Light comme le Specialized Levo SL et ses 35Nm et un VTTAE tel que le Trek Rail et ses 85Nm. Pour fournir l’énergie à l’HPR50, une batterie compacte de 360Wh pour 1880g est intégrée au Down-tube. Pour aller plus loin, une batterie additionnelle de 160Wh peut s’installer dans le porte-bidon et apporter 40% d’autonomie supplémentaire. L’usine TQ fait excellente impression avec des bobinages produits sur place ainsi qu’un cahier des charges pointu. La marque officie d’ailleurs dans plusieurs domaines de pointes tel que l’aviation ou encore le matériel médical.

La bête

Trek Fuel Exe

Il est grand temps de s’intéresser à l’ossature en carbone OCLV de ce Fuel Exe qui affiche un débattement arrière de 140mm pour 150 mm à l’avant et s’inscrit dans la catégorie des VTTAe typés Trail. Petite information glanée lors de cette présentation officielle, ce Fuel Exe est compatible avec le format MX (il faudra simplement positionner le Minolink sur la position High). Les montages d’origines sont en plateforme 29 pouces.

Géométrie

Géo Trek Fuel Exe

Force est de constater que la compacité du moteur TQ a permis à Trek de pouvoir proposer une géométrie très proche d’un VTT Trail classique. Il est proposé en 4 tailles avec possibilité de faire varier légèrement les chiffres via le MinoLink comme sur le Slash où le Fuel EX que nous avions testé il y a peu. La géométrie de ce Fuel Exe m’a d’ailleurs paru plus dans l’aire du temps que celle de son alte-rego sans moteur. En position Low, l’angle de direction est plus ouvert (64,7°) et le tube de selle plus redressé pour une position plus centrale (76,7°). Niveau longueur, le Fuel EXe dispose d’un Reach raisonnablement long, 452,2 mm en taille M, pour un empattement de 1217,9 mm. Les bases sont plutôt courtes et d’une valeur constante de 440 mm quel que soit la taille du cadre.

La gamme

Le Fuel Exe est uniquement proposé en cadre carbone OCLV et compte 5 niveaux de finition allant du modèle entrée de gamme 9.5 au modèle 9.9 XX1 AXS que j’ai pu prendre en main sur les pistes du Bike-park d’Oberammergau en Allemagne. Les tarifs de vente s’échelonnent de 6500€ à 14990€ pour notre modèle d’essai (on a vérifié 2 fois).

TREK Fuel Exe 9.9 XX1 AXS – En statique

Look

Un VTTAE ? Noonn t’es sûr ? Avec des lignes aussi affinées et un moteur aussi riquiqui, ce nouveau Trek Fuel Exe ressemble plus à un VTT classique qu’à un vélo à assistance électrique. Il faut vraiment s’approcher et regarder au niveau du pédalier pour apercevoir le petit TQ HPR50 à peine plus large qu’un boitier de pédalier. Le Trek Fuel EXe devrait faire tourner quelques têtes et ne m’a pas laissé indifférent avec cette petite cassure du Top Tube qui m’a de suite fait penser au GT Force Carbon que j’avais trouvé très réussi.

Cette couleur orangée matte ne sera peut-être pas du goût de tous mais je trouve qu’elle lui va comme un gant. Trek avait pris soin de personnaliser chaque vélo test avec le prénom du testeur inscrit sur le Top-Tube… Une petite attention qui ne saura pas juguler mon esprit critique, promis.

Finition

Trek a sacrément bossé sa copie pour mettre au point une machine très aboutie. La partie moteur/batterie est parfaitement intégrée et on retrouve un cheminement de câbles très propre. La jonction triangle avant/arrière a même droit à un petit garde-boue spécifique pour éviter que la saleté ne rentre. Le sabot moteur est généreusement dimensionné tout comme la protection de base et celle du Down-tube entièrement revêtu de caoutchouc. Dernier détail, l’écran de commande est intégré au Top-Tube, c’est superbe. Difficile de mettre la qualité de finition en défaut mis à part quelques petits détails de peinture sur le cadre orange de mon vélo d’essai.

TREK Fuel EXe – Prise en main

Cette expérience était plutôt intense avec un planning assez chargé. Après la présentation et la visite de l’usine TQ le matin, nous avons pris la direction du Scott Bike-park Obermmergau pour découvrir et surtout prendre en main ce Trek Fuel EXe dans sa version XX1 AXS. Au programme de l’après-midi, des rotations sur les pistes bleues et rouges du Bike-park avec remontée à la pédale (il en va de soit).

Le jour de cette présentation, nous n’avions pas connaissance du tarif très élitiste qui vous fera certainement grincer les dents même si l’équipement de ce modèle 9.9 AXS est très luxueux avec une transmission XX1 AXS, un combo de suspensions Rockshox Ultimate AirWiz (Lyrik Charger 3.0 et SuperDeluxe), un poste de pilotage avec un ensemble potence/cintre d’une seule pièce en carbone et une paire de roues en carbone Bontrager Pro Line 30. Vous pourrez noter des valves spécifiques TyreWiz qui surveillent la pression des pneus Bontrager en 2.5. Le montage est voulu assez costaud pour coller à un programme Trail / All-mountain. Malgré ça, le poids annoncé avoisine les 18kg.

Premiers tours de roues sur le parking sans allumer la machine pour ne pas user la batterie puisque je ne sais pas ce qui m’attend derrière. Je shifte et rien ne se passe… Mince, le XX1 AXS ne fonctionne pas ? Retour au stand où le mécano m’allume simplement la console centrale pour que tout se mette en route. Je n’avais pas vu que le dérailleur est branché sur la batterie mais il continue à fonctionner même lorsque la batterie est vide. Au pire, il vous faudra enlever la batterie de la tige de selle pour la brancher sur le dérailleur en cas de vraie panne sèche où bien vous munir d’une petite batterie supplémentaire. Tous les réglages sont faits, il est temps de partir pour essayer cette machine pleine de promesses.

Dans le D+

Après un briefing général, on commence par grimper en haut des pistes pour faire plus ample connaissance avec le moteur HPR50 et ses 3 modes de fonctionnement. Nous n’avons pas pu utiliser l’application Trek Central qui permet de personnaliser les modes d’assistance ni fait l’expérience du retour de l’AirWiz et du TyreWiz. Le mode Mid, qui est l’intermédiaire, offre déjà un bon agrément et le petit moteur répond bien sous les coups de pédales.

La chose qui frappe le plus dès les premiers tours de roues, c’est le silence de fonctionnement !! On entend absolument rien… L’assistance est très agréable et ne génère pas d’à-coup. Le mode High, qui correspond au plus puissant, semble offrir une sensation d’assistance proche d’un mode Tour Plus de chez Bosch mais sera a réserver au bon coup de cul au risque de cramer rapidement la petite batterie de 360 Wh.

Sur la seule montée un peu technique que nous avons roulé, le Fuel EXe a montré un bon grip sur les racines humides et une maniabilité proche d’un vélo sans assistance. Il semble ne pas cabrer outre mesure et la puissance que délivre le petit moteur est bien présente.

Dans le D-

Les rotations n’ont pas été très nombreuses puisque nous avons au bas mot roulé un peu moins de 3h. Difficile donc d’analyser finement les ressentis en descente. J’ai pu cependant retrouver des traits de caractère proche d’un VTT musculaire. Il m’a d’ailleurs fait penser au Trek Slash que nous avons testé et dont il tire un peu ses gênes, comme un petit Slash avec moins de débattement. Le Fuel EXe ne fait pas sentir d’embonpoint et se montre agile et plaisant à rouler.

A lire également : Test du TREK Slash 9.9

Cette version Haut de gamme se montre un peu rigide de l’avant et devrait être un peu plus exigeante avec son poste de pilotage et ses roues en carbone. Par contre il s’est montré bien dynamique sur les changements d’appui avec pas mal de pop dans les suspensions. Un petit régal qui invite à pousser sur ces dernières au moindre petit appel. Il nous faut maintenant valider tout ça avec un vrai test terrain sur la longueur pour approfondir les premiers ressentis. Au jour ou j’écris ces lignes, nous venons de recevoir la machine à la casa enDHuroBike, nous allons donc pouvoir jouer avec l’appli Trek, jauger des autonomies et décortiquer ce nouveau Trek Fuel EXe comme il doit l’être… Restez connectés !!

Découverte du TREK Fuel EXe en vidéo

Hugo Rodriguez
Je suis le doyen et aussi fondateur de la Team. J'ai le Bike dans la peau et j'adore tester et expérimenter tout ce qui me passe entre les mains. Je suis pas le plus technique ni physique des pilotes de la Team mais vous pourrez compter sur mon pointillisme exacerbé.