Nous voilà de retour pour la seconde partie de notre reportage dans les allées des halls du Tainex pour une seconde tournée de découvertes et de chasse aux trésors du Taipei Cycle Show à Taiwan.
Production
Si le Taipei Cycle Show est aussi connu dans l’industrie du cycle alors qu’il reste encore assez confidentiel pour le grand public, c’est parce qu’il s’agit avant tout d’un salon à destination des pros du milieu, un peu comme les Pro-days en France. A ce titre, un grand nombre de stands présentent des sociétés de trading, qui ont pour vocation de proposer aux marques les bonnes usines de productions selon leurs besoins. Mais bon nombre de ses dernières viennent directement présenter leurs services sur le salon. On y retrouve notamment des fabricants de fournitures de cadres: pattes arrières, té de fourche, berceaux de moteur mais aussi raccords titane imprimés en 3D.
Sur un autre stand, je reconnais quelques plongeurs d’une des marques de suspensions les plus connues. A la demande de Teclin, la société spécialiste du tube technique, je ne fais pas de photos mais ils m’avouent tout de même à demi-mots fournir quasiment l’intégralité des plongeurs et autres tiges de l’industrie du cycle…
Pour l’anecdote, NDTuned dont je parlais longuement dans l’article précédent se fournit chez eux pour ses plongeurs de réparation. Le créateur de la marque portugaise m’expliquait d’ailleurs que la réalisation de marquages sur les plongeurs oblige le fabricant a réaliser deux traitements de surface séparés ce qui implique au final une qualité de finition nettement supérieure.
Chez Unitide, la spécialité est au collage technique et la société présentait des automates pour poser le frein filet sur des axes mais surtout de la colle spécifique dans un té de fourche avant pressage des plongeurs pour éviter tout risque de craquement.
Si la tendance du marché est à l’électrique et au gravel, dans l’industrie on surf également sur la vague de l’écologie. Sur le salon, de nombreux fabricants mettaient en avant leurs initiatives de recyclage et de process de production « propre ». J’ai choisi de faire un petit focus sur RCF Thermolysis qui propose de recycler le carbone.
Certains projets de recyclages existent déjà, comme chez Canyon où le but est de récupérer des morceaux de fibres sur les cadres carbones pour fabriquer des pièces plus petites comme des cintres. Ici le concept est différent et vise à récupérer des fibres en vrac pour venir renforcer des thermoplastiques.
Ce type de matériaux est déjà largement utilisé dans le monde du vélo et permet de vastes utilisations comme présenté sur leur stand.
Outillage
Impossible pour moi de ne pas faire de lèche vitrine devant les nombreux stands d’outillage présents. En fervent défenseur de l’utilisation de la clé dynamométrique, je suis toujours à l’affut de modèles les plus adaptés à notre pratique. En particulier les modèles compacts pour emporter même dans la boite à outils de voyage.
Pour les plus organisés d’entre nous, quelques sociétés proposaient des solutions de rangement à base de mousse pré-découpées, mais c’est Hazel qui aura eu ma préférence, avec notamment une superbe servante tout en bois !
Chez Rockbros, le spécialiste de l’accessoire à prix doux, j’ai déniché ce petit kit d’outils à ranger dans le bout du cintre. Connaissant la réputation de la marque, je ne doute pas qu’il s’agit là d’une alternative intéressante aux classiques du marché.
Du coté des roues, il est assez rare de voir exposé un banc d’étalonnage de tensiomètre. Pour ceux qui ne connaissent pas, ce dernier est un outil qui permet de mesurer la déformation d’un rayon et d’en calculer sa tension afin de monter ou réparer des roues avec rigueur. Seulement cet outil n’est pertinent qu’à condition d’être parfaitement étalonné en fonction du type de rayon utilisé, un point bien trop souvent oublié…
Dans le même thème, j’ai croisé un certain nombre de mini-pompes électriques et c’est Cycplus qui aura retenu mon attention avec une gamme complète de l’ultra-compact au modèle plus conséquent mais doté d’un écran de contrôle. A voir si l’utilisation en VTT permet de gagner du temps, mais je suppose que le gain d’effort en route pour atteindre les hautes pressions demandées est assez franc.
Si la tendance actuelle de l’E-bike a parfois poussé au ridicule marketing, il n’empêche que cette pratique pose de nouvelles problématiques et demande donc des solutions novatrices.
C’est par exemple le cas de Topeak avec cet intelligent support d’e-bike qui propose une base lestée et nettement plus stable, une paire de plateaux pour réaliser l’ensemble des opérations classiques de maintenance et surtout un rangement intégré pour le chargeur et son câble.
Les pieds d’atelier électriques existent depuis des années mais ils sont généralement des modèles très encombrants et nécessitant une fixation au sol. En raison du poids parfois très important des e-bikes, la solution semi-mobile d’Officine Parolin apporte une réponse idéale aux locaux plus restreints.
Pour finir cette section, petit passage chez l’importateur asiatique de la marque allemande Wera qui ne cesse de se développer dans le monde du cycle. Si les nouveaux tournevis à cliquet super compacts et tournevis dynamométriques ne nous sont pas spécifiques, c’est le cas du nouveau dérive chaine inclut dans le Bicycle Set. La qualité de fabrication est indéniable et si l’ensemble poignée (qui sert aussi de porte embout) et cliquet est assez volumineux, le dérive chaine en lui même est extrêmement compact et peux tout à fait s’utiliser avec d’autres outils plus compacts.
Les folies du salon
Les salons sont toujours l’occasion de découvrir les idées des ingénieurs et autres inventeurs fous.
J’ai par exemple croisé un étonnant cadre carbone monocoque de vélo électrique de ville, des chausses pieds en carbone pour être encore plus rapide à se préparer pour un ride ou encore une étonnante machine dont la principale caractéristique serait de ne pas disposer de chaîne. Soit…
Si vous cherchez à pimper votre monture, ne cherchez pas plus loin, ces petites fanfreluches disponibles dans tous les coloris possibles seront du plus bel effet !
Un bon salon ne serait pas complet sans une débauche de couleur, d’anodisations et autres peintures. De ce coté Yuniper, la marque spécialiste du light et née d’un ingénieur allemand n’est pas en reste.
L’Asie et plus spécifiquement la Chine voisine est souvent réputée pour ses copies et autres contrefaçons. Je vous laisse jouer au jeux des 7 différences entre logo, peinture et produits étonnamment similaires à quelques références du marché…
Malheureusement absent de notre énorme comparatif de préventif tubeless, Joe’s No Flat a poussé le test de torture un cran plus loin sur son stand.
Clap de fin
Et voilà, il est temps de replier les stands et de fermer le salon. Rassurez-vous, après presque 4 jours à arpenter les allées du salon, j’ai encore quelques surprises pour vous… Sans compter que mon voyage à Taiwan ne s’est pas limité à la simple visite Taipei Cycle Show.