Acteur mythique en automobile, Pirelli a débarqué en force sur la scène MTB avec une gamme complète de pneus allant du XC à la DH sous le nom de Scorpion. Aux commandes du projet racing ,dont fait l’objet notre analyse, on retrouve notre célèbre Frenchy Fabien Barel, promesse d’une conception aux petits oignons.

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Pirelli Scorpion Race Enduro T

  • Scorpion Race Enduro M, 89€
  • Scorpion Race Enduro T, 89€

La gamme Scorpion Enduro Race de Pirelli se décline en deux modèles :

  • Scorpion Race Enduro M, conçu pour les terrains secs et compacts,
  • Scorpion Race Enduro T, destiné aux terrains mixtes.

Ces deux pneus se veulent polyvalents, avec un profil orienté performance. Ils sont proposés en tailles 29 pouces et 27,5 pouces, au tarif public conseillé de 89 €.
Pour cet essai, Pirelli nous a fourni une monte complète en version Race Enduro T, affirmant un choix sans compromis : priorité au grip et à la vitesse, avec une approche résolument orientée compétition.

Pirelli Scorpion Race Enduro T

Le Scorpion Race Enduro T reçoit une construction DualWall spécialement dédiée à l’enduro sous la forme d’une carcasse double pli 120tpi associée à un insert sur la zone du talon. Ce genre de construction doit permettre à la bande de roulement de se déformer pour assurer un toucher optimal tout en apportant du maintien et de la résistance aux pincements.

Pirelli Scorpion Race Enduro T carcasse

Côté gomme, Pirelli s’inspire de son expérience dans le monde du rallye et de la motocross pour proposer une gomme Racing. Du nom de SmartEvo DH, cette dernière se retrouve sur les gammes Scorpion Enduro et DH. On parle ici d’une gomme Supersoft (42 Shore A) dont le rebond est assez faible. Pas extra faible non plus, ce qui semble tout à fait approprié pour un pneu enduro.

Pirelli Scorpion Race Enduro T profil

Pesé en 29 pouces à 1258g le Scorpion RACE Enduro T se place en concurrence directe de la gamme DoubleDown chez Maxxis, avec une protection des flancs en faveur du Pirelli.

Les pneus Pirelli Scorpion Race Enduro se montrent d’entrée de jeu coopératifs : le montage se fait facilement, sans recourir à un démonte-pneu, et se claque sans effort. Un bon point pour ceux qui aiment rouler vite… mais aussi monter vite.
Une fois installés, on remarque immédiatement leur gros volume visuel. Affichés en 2.5″, ils paraissent même encore plus larges, notamment à cause de flancs très ronds. Pourtant, comparé à des Continental Kryptotal 2.4, la largeur de la bande cramponnée est similaire. Il s’agit donc d’un effet d’optique, mais qui renforce l’impression de robustesse.
Le profil du pneu est dans l’ensemble ronde pouvant être comparer au galbe d’un Maxxis DHR2.

Pirelli Scorpion Race Enduro T

Les crampons en disposition 2/3 alternée sont bien espacés pour favoriser la pénétration du sol, avec peu de chanfreins, ce qui renforce leur agressivité. Comme son nom l’indique, l’Enduro T pour Traction mise sur l’accroche. À noter tout de même : les crampons sont relativement bas par rapport à d’autres pneus typés gravity, ce qui influera leur comportement selon le terrain.
Côté pression, pour un pilote de 75 kg, j’ai opté pour 1,6 bar à l’arrière et 1,4 bar à l’avant en terrain rocailleux, en baissant de 0,5 bar en conditions plus souples.


Au pédalage :

Dès les premières sorties, une qualité des Scorpion Race Enduro T saute aux yeux — ou plutôt aux jambes : ce sont d’excellents pneus au pédalage. Sur mes itinéraires habituels, j’ai rapidement remarqué un gain d’efficacité, au point de pouvoir tomber un rapport dans certaines montées que je connais par cœur.
Difficile d’attribuer ce comportement à un seul élément : le poids, la gomme et le profil des crampons travaillent ensemble pour offrir un très bon rendement. Le pneu se montre également performant en relance et dans les passages plus raides, où la motricité reste excellente.
Sur ce point, pas de doute : Pirelli a réussi son pari avec un pneu qui conjugue accroche et rendement, une combinaison rarement aussi bien maîtrisée dans cette catégorie.

Pirelli Scorpion Race Enduro T


En descente :

Pirelli Scorpion Race Enduro T action saut

La conception DualWall permet en effet un confort frontal du pneu agréable. Sans pour autant atteindre le confort d’un pneu radial dans cette dimension, on note que la structure se déforme sur la bande de roulement alors que les flancs assurent le maintien du pneu sur l’angle et face aux impacts. En découle un pneu qui marche très bien dans une plage de pression idéale assez étroite.
Trop de pression et le pneu est dur, pas assez de pression et il n’a pas assez de maintien. C’est le lot de tous les pneus avec ce genre de conception. Ce n’est absolument pas un problème pour tout pilote qui contrôle soigneusement ses pressions, mais il faut en être conscient.

Pirelli Scorpion Race Enduro T action rock garden

Au freinage, le grip est très bon. D’une part, le volume du pneu et d’autre part, la capacité de la bande de roulement à se déformer permettent au Pirelli Scorpion une bonne lecture du sol et une décélération efficace. Un pneu un peu plus étroit apporterait un peu plus de précision dans le maintien de la direction, mais au détriment du confort ici présent.

Pirelli Scorpion Race Enduro T action virage

Sur l’angle, le grip est variable selon le terrain. Je le disais un peu plus haut : les crampons ne sont pas spécialement hauts et on en ressent l’impact selon le terrain. Je voudrais faire abstraction de ma préférence personnelle pour les pneus bien cramponnés à l’image du Maxxis HighRoller 3 testé précédemment, mais les pneus sont toujours une histoire de ressentis personnels.
Du moins, sur terrain rocailleux ou sec comme l’on retrouve dans le sud de Fabien Barel, les pneus sont alors excellents. La gomme SmartEvo DH adhère parfaitement, rien à dire à ce sujet. Quand on arrive sur des terrains mixtes, qui selon Pirelli sont l’objet de ce pneu Scorpion Race Enduro T, je trouve que des pneus plus cramponnés apportent un meilleur grip. Une fois à la limite du grip, le pneu décroche de façon progressive, nous laissant le temps de remettre le pneu dans le droit chemin.

Pirelli Scorpion Race Enduro T action appuie

Sous la pluie, le pneu marche très bien tant que le sol n’est pas trop tendre. La gomme adhère très bien sur les racines et les roches, et tant que la terre n’est pas une glaise collante, le pneu débourre bien grâce à l’espace entre ses crampons.

Usure :

Toute gomme Race n’a malheureusement pas vocation à durer. La SmartEvo DH ne fait pas exception. Pour autant, je la trouve assez durable pour ce genre de gomme. Sur les images d’illustration, les pneus ont déjà 400km dont un week-end shuttle dans la montagne du Carroux. L’avant se porte très bien, comme un pneu avant, me direz-vous. L’arrière est évidemment marqué, mais avec une usure progressive qui se révèle principalement sur les angles des crampons. Dans le spectre global des gommes Enduro/DH, je place la SmartEvo DH au niveau d’une Maxxis MaxxGrip ou d’une Schwalbe SuperSoft.

Pirelli Scorpion Race Enduro T arrière
Pirelli Scorpion Race Enduro T avant

Concevoir un pneu typé Enduro Race, c’est toujours une affaire de compromis. Il faut trouver le juste équilibre entre accroche, rendement, et résistance aux crevaisons — trois critères rarement réunis sans concessions. Avec le Scorpion Race Enduro T, Pirelli signe une proposition particulièrement cohérente.
Le résultat : un pneu 100 % enduro, taillé pour la compétition, qui sait rester agréable à pédaler tout en offrant une motricité et une protection rassurantes. Une monte qui respire le sérieux et la performance, sans tomber dans les excès.
Clairement, je me verrais prendre le départ d’une course équipé de ces pneus, sans la moindre hésitation. Et si je devais choisir un terrain emblématique pour les mettre à l’épreuve ? Finale Ligure, sans aucun doute.

Marc DOLLO
Mordu par les sensations de vitesses et la performance, j'aime décortiquer le matos que je reçois en essai ! Je suis sans aucun doute le plus racer de l'équipe et cela me permet de tester le matériel dans les conditions les plus extrêmes !