Test | LAPIERRE GLP2 Team : Le meilleur VTTAE enduro du marché ?

Avec sa batterie non intégrée, le Lapierre GLP2 pourrait paraître d’un autre temps… Et pourtant il est régulièrement qualifié de meilleur VTTAE du marché !! Ses arguments : une répartition des masses optimales qui en ferait une arme sur les sentiers. C’est l’une des raisons qui plaçait le GLP2 en haut de ma shortliste de VTTAE à tester. Le Lapierre GLP2 est-il encore le meilleur VTTAE du marché ? Je vais tenter de répondre à la question…

Mis au point par Nicolas Vouilloz, le Lapierre GLP2 est un VTTAE typé enduro dont le développement a été orienté vers le travail d’équilibre des masses. C’est pour cette raison qu’on retrouve une batterie positionnée au centre du vélo. Le Glp2 offre un débattement de 160 mm et se marie avec une fourche de 170 mm. Nous avons ici en essai, la version la plus haut de gamme baptisée Team. Le cadre est en carbone et le montage de roues est en MX, soit une roue de 27’5 à l’arrière et 29 pouces à l’avant. L’assistance de ce GLP2 est confiée à Bosch avec le moteur Performance CX que nous connaissons bien et qui est très répandu sur le marché. Il est ici couplé à une batterie Powerpack 500 Wh.

L’équipement

• Fourche Rockshox Zeb Charger 2.1 RC2 Ultimate 170mm
• Amortisseur Rockshox Superdeluxe Ultimate 160mm
• Transmission Sram XO1 Eagle & Pédalier E13 E-spec+ Carbon 160mm
• Roues Lapierre eAM+ Carbone
• Pneus Magic Marry SuperSoft SuperGravity 29×2.4 / Magic Marry Soft SuperGravity 27’5×2.6
• Freins SRAM CODE RSC avec disques Centerline 220/200
• Tige de selle JD Dropper “Rad Travel Adjust” 150mm
• Selle Fi’zi:k Terra Aidon X3
• Poste de pilotage Race Face SIXC Carbon 785mm
• Moteur Bosch Performance Line CX Gen4
• Batterie Bosch PowerPack 500wH

C’est un très beau montage proposé par Lapierre dans cette version Team du GLP2 qui donne envie d’en découdre. Je reste tout de même interrogerratif vis à vis du côté élitiste du 100% carbone . La monte pneumatique est cohérente avec une gomme dure à l’arrière et une gomme plutôt tendre à l’avant, tout deux en carcasse renforcée Super-Gravity. Niveau suspensions, nous avons la crème de la marque américaine rouge et noire, facile à régler et simple d’utilisation : une valeur sûre. Pour les périphériques, peut-être qu’une tige de selle en 170mm aurait été la bienvenue mais cela reste vraiment un point négatif léger. Le rapport prix/équipement reste correct pour un cadre full carbone et un équipement haut de gamme. Concernant la batterie, ce n’est « seulement » qu’une 500wH, une capacité qui de nos jours n’est plus dans la tendance puisque désormais les derniers VTTAE sont à la course à l’autonomie et c’est à qui affichera la plus grosse capacité de batterie. Cette « petite » batterie est-elle un point négatif ? Rendez-vous sur le test terrain et la prise en main de ce Lapierre GLP2 Team pour le savoir !

Les chiffres

Je ne vais pas y aller par 4 chemins, les chiffres et moi ça fait 2. Je préfère analyser les sensations plutôt que de m’attarder sur des données même si cela permet d’avoir des tendances. Voici donc l’analyse d’Hugo notre spécialiste :
« Disponible en 4 tailles, le GLP2 offre un angle de direction plutôt fermé vu la tendance actuelle des gros enduro. Les Reach sont plutôt bien dimensionnés et les bases relativement courtes pour la catégorie. A lire les chiffres, je présage d’un vélo assez maniable et facile à driver. Je vous laisse lire la suite pour voir si mes pronostics sont corrects » – Hugo

Look et Finition

Look

Le Lapierre GLP2 a un look assez atypique de par son cadre asymétrique et sa batterie positionnée au plus proche du centre de gravité. Soit on aime, soit on déteste mais personnellement dans cette version full black je trouve le vélo sobre et élégant. Il a un look agressif et racé, cela laisse penser clairement qu’il a du tempérament sur le terrain.

Malgré la batterie PowerPack située en externe, je trouve l’intégration assez bien réalisée. Elle demeure discrète et est entouré d’un coté par un sarcophage en carbone qui rend l’ensemble assez esthétique tout en conservant une grande facilité d’accès pour un changement de la batterie. Certains d’entre vous pourrons sûrement y voir un VTTAE d’un autre temps du fait de cette batterie non intégrée…

Finition

La finition est d’un bon niveau général. La peinture du cadre est noire mate avec quelques endroits ou un vernis transparent laisse distinguer les fibres de carbone. Les passages de gaines sont soignés et le protège base simple et efficace. Aucune trace de la chaine qui tape le cadre n’est à déplorer. Ce qui pourrait progresser à mon sens, c’est le garde boue mal fixé qui fait pas mal de bruit en roulant. Autre point, les haubans sont à nu et le cadre assez large au niveau du moteur.

Or j’ai plusieurs fois accroché le sabot moteur et même parfois le cadre sur des sentiers en montagne très étroits entre les rochers. Cela ne m’était jamais arrivé auparavant.. Peut être qu’une protection du tube inférieur aurait été la bienvenue afin de protéger le cadre carbone que je trouve plutôt exposé (qui est en plus très fin a cet endroit).

LAPIERRE GLP2 – Place à l’action

J’ai beaucoup roulé ce Lapierre GLP2 ! Avec environ 1000km à son guidon et des utilisations très variées, j’ai pu découvrir en profondeur ce VTT électrique ! Saison estivale rime avec bike-park, j’ai évidemment posé mes crampons en station pour découvrir au mieux le potentiel en descente de ce gros enduro. Etant moniteur, j’ai également fais des encadrements d’initiations VTT et emmené ce gros jouet sur mes singles préférés des Hautes-Alpes, truffés d’épingles et de sous-bois sinueux !

Position

Pour mon petit mètre 70, le cintre en 780mm m’a paru légèrement trop large. (Ce n’est que personnel, habituellement je roule avec un cintre en 760mm). Au pédalage, on est bien au dessus boitier de pédalier et c’est assez confort pour pédaler. On se sent assez bien rapidement sur le vélo mais il m’a fallu un petit temps d’adaptation. Contrairement au Moustache Game par exemple où la prise en main à été immédiate.

Un point qui m’a perturbé, c’est l’angle de fourche plutôt fermé qui donne la sensation que la fourche est sous le tube inférieur. Sensation que je n’ai pas eu sur les Vttae enduro que j’ai essayé récemment et qui participe certainement au temps d’adaptation nécessaire.

Ergonomie

Le Lapierre GLP2 ne propose pas de porte bidon ni de « box » dans le cadre. Pas très pratique sur un vélo d’enduro et encore moins quand tu apprécies de rouler léger. Il m’a donc fallu ressortir mon vieux sac à dos poussiéreux du placard et ça faisait un moment qu’il n’avait pas servi.

L’ancienne commande Bosch couplée au Kiox marche toujours bien, c’est une valeur sûre. Je préfère d’ailleurs celle-ci, plus simple et efficace, à la nouvelle que j’ai pu expérimenter sur le test du nouveau Moustache Game et qui propose vraiment trop de boutons. Le Kiox est juste top avec un affichage couleur, lisible, pratique, et avec toutes les infos dont on a besoin. On termine avec la batterie externe qui est d’une simplicité de démontage fort appréciable…

A lire également – Test nouveauté – MOUSTACHE Game 2023 : une prise en main prometteuse

Dans le D+

Dans le D+, le montage mullet n’est pour moi pas le meilleur allié en terme d’efficacité. J’ai pu déjà le constater sur le Marin Alpine Trail E2 en remplaçant la roue de 27’5+ par une roue de 29 pouces. Je trouve que la roue arrière en 27.5 fait perdre en grip surtout quand la pente est raide et que le terrain est fuyant. On retrouve le même ressenti sur le GLP2 qui pourrait être plus efficace en motricité.

Quand le sentier devient technique, le GLP2 reste vif et dynamique, il grimpe bien, ne pompe pas et je l’ai trouvé facile à placer et bien maniable. Contrairement à d’autres VTTAE, on sent un avant léger et c’est agréable de voir avec quelle facilité on lève la roue avant pour passer une souche ou un passage de marches. Petit revers de médaille, le vélo a tendance à cabrer facilement et il faudra penser à se positionner sur l’avant pour corriger le tir.

Côté motorisation, aucune surprise avec le Bosch performance CX et ses 85Nm de couple maxi. J’adore le mode automatique eMTB et l’extended boost qui garde l’assistance pendant quelques dixième de seconde après l’arrêt de pédalage. C’est une aide précieuse pour les franchissements et avec le mode intelligent eMTB, plus besoin de changer de mode, c’est le moteur qui s’adapte automatiquement en fonction de la charge que vous mettez sur les pédales. Pour rappel, il existe 4 modes d’assistance proposé par le motoriste allemand Bosch : le mode Eco permettant de rouler aisément à la journée, le mode Tour + qui est inspiré du mode eMtb et qui gère tout seul les modes de Eco à Turbo. C’est la différence avec le mode eMTB qui varie seulement entre les niveaux d’assistance Tour et Turbo. Turbo est donc le dernier mode d’assistance. La batterie de seulement 500wH fait un peu peur sur le papier. J’ai été surpris par l’autonomie qu’offre le GLP2 ! Sûrement grâce à sa légèreté et son dynamisme, il m’a été possible de boucler des sorties de 60km et 1500m de D+ sans vider la batterie et rentrer sans moteur. Attention tout de même, je fais 65kg, je suis assez en forme physiquement et je n’ai pas roulé sous des températures basses.

Dans le D-

Confort

Ce n’est pas le plus confortable des vélos que j’ai pu rouler. Le montage full Carbon (roues, cintre et cadre) se montre assez rigide. Le vélo est donc plutôt physique. Concernant la fourche, la Zeb Ultimate fonctionne a merveille ! Elle offre un excellent amorti, une très bonne lecture du terrain et aide à une précision chirurgicale avec ses plongeurs de 38mm. Pour l’amortisseur, c’est un peu différent, d’origine j’ai senti un manque de soutien hydraulique et je mettais le SuperDeluxe en permanence dans le fond du débattement. Une vraie sensation de manger du débattement pour rien, j’ai donc roulé a 15% de SAG pour pas talonner trop souvent… il a fallu rajouter 2/3 tokens dans l’amortisseur pour compenser cela. Dans les parties très accidentées, le vélo roule fort et ne bronche pas. Le GLP2 est une machine à dévaler les pentes avec son gros débattement.

Freinage

Le feeling avec les freins Sram est une question de goût. Je ne suis pas forcément un grand fan du toucher Sram mais dans l’ensemble, le combo Code RSC et disque en 220/200 assume largement les vitesses folles qu’on peut prendre avec ce bike. Le GLP2 se tient parfaitement aux freins mais les pertes d’adhérence sur la roue arrière rallongent légèrement les distances de freinage. C’est top quand il faut jouer à faire des travers mais on perd ici en efficacité.

Grip

Concernant le grip, on retrouve la même sensation de perte d’adhérence de la roue arrière que l’on a au freinage, dans les virages relevés notamment à haute vitesse. Moi qui aime bien pousser sur les appuis, j’ai été parfois perturbé par une roue arrière qui se dérobe. Sur les petits singles typés montagne avec des épingles et du sinueux, le vélo se montre par contre diaboliquement efficace et la roue avant reste scotchée au sol, bien aidée par la ZEB qui aide à maintenir le contact. La rigidité du vélo permet de placer sa roue au cm près, il se montre très précis.

Maniabilité / Dynamisme

Malgré ses débattements, le vélo n’est absolument pas collé au sol, il se montre très vif, dynamique et maniable. Le montage full carbone et l’excellente répartition des masses fait des merveilles. Les changements d’angles sont rapides, précis et incisifs. C’est une des grandes forces de ce GLP2.

En relance, la combinaison vivacité du vélo /BOSCH Performance CX est très très efficace. Le vélo est une fusée et demeure vif même dans les terrains très accidentés. Dans les sorties d’épingles, le bike ressort fort, la petite roue arrière est vraiment une aide sur ce type de sentier.

Stabilité / Franchissement

Evidemment, 170mm de débattement rime avec pente et terrain accidenté. Sur ce point, le vélo est très efficace, on se jette facilement dans la pente et on rentre dans les pierriers engagés sans aucune mauvaise pensée. Il est assez sain et très stable même dans le défoncé où il faudra par contre avoir le physique pour tenir la bête ! Sa grande rigidité le rend dans ce cas un peu plus délicat et moins tolérant.

Fun / Accessibilité

Avec sa rigidité et son orientation race, on pourrait croire que le GLP2 n’est pas un vélo fun. Mais j’ai été très étonné de trouver un bike vraiment amusant et cool à rouler. J’ai pris beaucoup de plaisir à faire le rouler avec des potes en station. Le vélo se tire tout seul, il est hyper stable en l’air. On en fait un peu ce qu’on peu dans les airs, il est hyper bien équilibré. Pour rouler cool, le montage mullet est bien, ça apporte de la maniabilité et un peu de pep’s au vélo.

Le GLP2 dans cette version Team est tout de même physique et exigeant à rouler. Je suis généralement peu sensible à ce genre de détail, mais il m’a fallu quelques runs avant de bien cerner comment marchait cette grosse machine. C’est vraiment différent de ce que j’ai déjà pu rouler en VTTAE. Une fois que les réglages sont réalisés et que la bête est maitrisée, on prend un vrai plaisir à son guidon! Mais attention ! Cette version haut de gamme n’est pas à réserver à tous… Si vous n’avez pas le niveau, il vous le fera payer. Préférez une version moins exclusive qui vous pardonnera bien plus vos erreurs et vous apportera certainement un plus en confort.

Lapierre Overvolt GLP2 Team – c’est l’heure du bilan

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Les VTTAE concurrents testés précédemment

Cannondale Moterra – Moustache Game – Marin Alpine Trail E2 – Sunn Kern EL