Longtemps occupé par l’ancien Dune en 27,5″, le segment de l’enduro est aujourd’hui à la charge du Superfoxy. Dans le cadre de notre grand comparatif enduro, nous avons testé la version carbone R. Place au verdict
Mondraker Superfoxy Carbon R
VTT SUPERENDURO
Débattement 160 & 170mm
Poids 16,3 kg
Prix 6 799€
Testé par Marc et Remi
Lancé en 2019, le Superfoxy vient remplacer l’ancien Dune en 27.5″ et reprend le nom du petit frère en charge du segment AM/Enduro, le Foxy. En revanche, contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, il ne s’agit pas simplement d’une version bodybuildée du nouveau Foxy. En plus d’une augmentation conséquente du débattement, le cadre se voit conçu pour une utilisation plus engagée : dégagement pour les amortisseurs à bombonne et gros volume, axes surdimensionnés et cinématique retravaillée sont au programme.
Sur ce super enduro, on retrouve l’ADN de la marque espagnole autant dans le nom que dans le look. Impossible de confondre les lignes tendues et racées d’un Mondraker.
De même, la cinématique ZéroG qui positionne l’amortisseur en flottement entre deux biellettes tout en traversant le tube de selle est particulièrement reconnaissable.
Cependant, les tubes très fins de ce Superfoxy sont loin du standard du segment Enduro, généralement occupé par des machines à gros tubes et à l’aspect plus solide. De même, vu de profil, difficile de deviner qu’il s’agit d’un superenduro. Le cadre semble très haut et ramassé, il donne une impression globale de compacité.
Attention, il s’agit uniquement du look, puisque le renard espagnol nous a montré un tout autre visage sur le terrain !
La Gamme
La gamme actuelle se compose de deux versions carbone (R et RR) et quatre versions aluminium (superfoxy « simple », R et XR). Si les appellations sont identiques, les équipements de la gamme carbone sont différents de la gamme alu en version R.
Superfoxy – 4 199€
- Cadre : Aluminium
- Fourche : Fox 38 29 Float RHYTHM 170mm
- Amortisseur : Fox Float-X LV Performance, 205×65 mm
- Transmission : SRAM SX Eagle
- Freins : SRAM DB8 200mm
- Roues : e*thirteen LG1 Enduro
- Pneus : Maxxis Assegai et Dissector
Superfoxy – 4 299€
- Cadre : Aluminium
- Fourche : Fox 38 29 Float RHYTHM 170mm
- Amortisseur : Fox DHX Performance, 205×65 mm Coil
- Transmission : SRAM SX Eagle
- Freins : SRAM DB8 200mm
- Roues : e*thirteen Grappler Core
- Pneus : Maxxis Assegai et Dissector
Superfoxy R – 4 999€
- Cadre : Aluminium
- Fourche : Öhlins RXF 38 M.2 29, 170 mm
- Amortisseur : Öhlins TTX Air 205×65 mm
- Transmission : SRAM NX Eagle
- Freins : SRAM DB8 200mm
- Roues : e*thirteen LG1 Enduro
- Pneus : Maxxis Assegai et Dissector
Superfoxy XR – 6 399€
- Cadre : Aluminium
- Fourche : Öhlins RXF 38 M.2 29, 180mm
- Amortisseur : Öhlins TTX 22M Coil 205X65 mm Coil
- Transmission : Sram GX Eagle AXS
- Freins : Sram Maven Bronze
- Roues : e*thirteen Grappler Core
- Pneus : Maxxis Assegai et Dissector
Superfoxy Carbon R – 6 799€
- Cadre : Carbone
- Fourche : Fox 38 29 Float FIT GRIP EVOL Performance, 170 mm
- Amortisseur : Öhlins TTX Air 205X65 mm
- Transmission : SRAM GX Eagle
- Freins : SRAM Code Bronze 200mm
- Roues : e*thirteen LG1 Enduro
- Pneus : Maxxis Assegai et Dissector
Superfoxy Carbon RR – 8 999€
- Cadre : Carbone
- Fourche :Öhlins RXF 38 M.2 29, 170mm
- Amortisseur : Öhlins TTX 22M.2 NH Coil 205×65 mm
- Transmission : Öhlins TTX 22M.2 NH Coil 205×65 mm
- Freins : SRAM Code Ultimate 200mm
- Roues : e*thirteen LG1 Plus Enduro
- Pneus : Maxxis Assegai et Dissector
L’équipement
Dans cette première version carbone, Mondraker nous offre un équipement homogène et réfléchi pour un superenduro. On note cependant quelques faux-pas vu le tarif annoncé. La Fox 38 mériterait par exemple une cartouche Grip2 plus performante et plus ajustable. De même, les freins pourraient être présentés dans une version plus haut de gamme.
En revanche, ce Superfoxy fait bien les choses avec un amortisseur Ohlins TTXair et une paire de pneus Maxxis Assegai/Dissector en carcasse DH, prêts pour la race.
Mondraker Superfoxy Carbon R
- Fourche Fox 38 Performance 170mm
- Amortisseur Ohlins TTXair 205*65
- Dérailleur Sram GX Eagle
- Shifter Sram GX Eagle
- Cassette Sram GX Eagle 10-52
- Manivelles Truvativ Descendant 170mm
- Roues e13 LG1 Enduro 30mm
- Pneus Maxxis Assegai/Dissector 2.5/2.4 DH maxxgrip
- Freins Sram Code R
- Disques 200 & 200mm
- Tige de selle OnOff 31.6 150mm
- Cintre OnOff
- Potence OnOff
- Selle OnOff
Géométrie du Mondraker Superfoxy
Comme tous les Mondraker, ce Superfoxy bénéficie du concept de Forward Geometry et propose ainsi un reach de 470mm en taille M. Les bases ajustables de 440 à 450mm associées à un angle de chasse plutôt fermé pour la catégorie avec 65° donnent un empattement plutôt dans la norme de 1230mm.
Pour modifier la longueur des bases, il est nécessaire d’acheter un kit géométrie qui permet aussi de modifier (redresser) l’angle de chasse.
Sur le papier, la géométrie est bien dans l’air du temps au niveau de la longueur des bases et du reach, mais l’angle de direction semble un peu dépassé.
Finition
Mondraker nous a habitué à une bien meilleure finition sur ses autres modèles, notamment le superfoxy RR que nous avions testé il y a quelques mois. La cause de cette déception est la jolie peinture qui mélange parties glossy et mattes et dont les raccords sont épais et disgracieux.
C’est vraiment dommage et nous a beaucoup étonné de la marque espagnole. Peut-être qu’il s’agit d’un défaut de fabrication sur notre modèle…
Du côté des protections, le Superfoxy améliore un peu le tableau. Il se contente du minimum syndical au niveau du triangle avant. On retrouve une protection plutôt réduite de la zone du boitier de pédalier, surtout pour un vélo d’Enduro prévu pour rentrer fort dans les pierriers.
La protection de base est, en revanche, bien conçue et protège toute la longueur de la base avec un petit renfort supplémentaire à l’approche du plateau. On aurait tout de même apprécié une petite protection sur le bas du hauban pour vraiment protéger le cadre des impacts de chaine.
Enfin, le passage de gaine est assez classique, sans guidage interne. Nous avons en revanche été assez étonnés du choix de faire ressortir les gaines et durites sous le boitier de pédalier pour faire la jonction entre les deux triangles.
On se souvient du terrible accident de Cedric Gracia à Val di Sole dû à une durite de frein sectionnée par une pierre sous le downtube…
Est-ce pratique ou pas ?
Dans cette rubrique, nous allons aborder tous les points pratiques à l’usage de ce Superfoxy. Étant le gros point faible de ce vélo, on va la jouer courte. En effet, à l’exception d’une fixation pour porte gourde qui permet d’emporter un bon volume d’eau, aucune boite à gant ou même fixation d’accessoire ne pointe le bout de son nez.
Évoqué plus haut, le kit géométrie apporte un peu plus de matière. Le changement de longueur des bases passe par le changement des inserts de fixation de l’axe arrière, ainsi que de l’adaptateur de frein. De même, le réglage de l’angle de chasse implique le remplacement des coupelles du jeu de direction. Si ces solutions demandent plus de mécanique, elles semblent en revanche assez pertinentes et surtout plus durables.
Superfoxy Carbone R – L’essai Terrain
Comment grimpe le Mondraker Superfoxy ?
Même avec un super-enduro, il faut bien grimper pour mériter sa descente. Ce Superfoxy donne immédiatement une bonne sensation de nervosité et d’efficacité, largement démontrée par les chronos de notre comparatif où il se classe parmi les premiers.
Ce rendement s’explique par un cadre rigide à souhait et une cinématique qui pompe très peu.
Cependant, malgré son efficacité, la suspension reste active et donne tout le grip nécessaire lorsque le terrain se fait plus difficile. Si la géométrie lui permet de rester suffisamment maniable dans les grimpettes sinueuses, plusieurs testeurs ont noté que le tube de selle était trop couché et rendait l’exercice plus difficile lorsque la pente devenait plus prononcée. Il faut en effet bien s’avancer sur l’avant du bec de selle au prix de ne pouvoir tenir la position bien longtemps.
Dès le D+, le Superfoxy annonce la couleur avec un vélo plus focalisé sur l’efficacité que sur le confort global.
Et dans le D- ?
Comme annoncé après les tests en montée, ce Superfoxy ne brille pas par son confort. En premier lieu, le cadre est vraiment rigide du bout de la douille jusqu’à l’axe arrière. Il faut avouer que la suspension n’est pas non plus calibrée pour offrir un confort de berline allemande. Mais c’est surtout le poste de pilotage qui accentue le tout. Pour l’avoir déjà roulée sur d’autres vélos, la Fox 38 Grip est une bonne fourche et les gênes, voire douleurs aux mains que nous avons ressenties ne peuvent lui être attribuées. Ce sont les grips très fins et la forme du cintre qui sont la source de ces gênes.
Passé ce premier constat, cet enduro ne manque pas d’arguments, en particulier pour la race. Aussi affuté que ses lignes, il s’agit clairement d’un vélo conçu pour rouler vite et faire tomber les chronos.
Si la rigidité du cadre ne confère pas un grand confort, elle donne en revanche au Superfoxy une précision à toute épreuve. Tant que le pilote ne tombe pas à court de talent (et de physique), il est vraiment possible de placer le vélo au millimètre.
La suspension arrière aide en offrant un excellent grip. Le vélo ne glisse pas de l’arrière même dans des conditions précaires et donne vraiment confiance pour pousser fort. Justement, quand il s’agit de pousser et de pomper, nous avons retrouvé le même dynamisme qu’au pédalage qui nous fait reprendre de la vitesse.
Précurseur de l’allongement des vélos (et en particulier du reach) avec son concept de forward géométrie, Mondraker nous livre ici un vélo tout à fait dans la norme.
Le reach est dans le haut du panier pour un taille M et permet au pilote de bien se positionner et bouger sur le vélo. En conséquence, ce Superfoxy offre une très bonne stabilité. Pour autant, l’empattement raisonnable permet de ne pas non plus avoir une sensation de limousine à basse vitesse.
Quand la vitesse augmente, le caractère global tend clairement vers la stabilité avec une bonne sensation de pouvoir se caller dans un rail.
Racer jusqu’au bout des doigts, ce Superfoxy Carbon n’invite pas aux folies. Sa stabilité et sa précision poussent le pilote à tirer les lignes les plus droites et les plus rapides possibles. Même Max a arrêté de balayer la piste à son guidon ! Oubliez le fun dans sa définition classique : un vélo avec du pop, facile à bouger dans tous les sens et maniable dans les airs. Ici c’est en cherchant à faire tomber le chrono que vous prendrez du plaisir.
Pour terminer l’essai de ce Mondraker Suprefoxy, il me reste à aborder la question de l’accessibilité. La rigidité, la précision et le caractère de ce vélo le réservent plutôt au pilote aguerri à la recherche d’efficacité face au chrono. Pour autant, son dynamisme et la qualité du grip lui permettent presque d’être envisagé comme un gros all-mountain.
Mondraker Superfoxy Carbon R : C’est l’heure du bilan !
+ Rendement
+ Dynamisme
+ Grip
– Confort/rigidité
– Finition
– Accessibilité