Le tout nouveau Top Fuel signe l’arrivée de la quatrième génération de ce modèle emblématique. Véritable référence de la marque américaine, ce VTT n’a cessé d’évoluer pour s’adapter aux tendances du marché. Dernière en date : le segment du Downcountry.
Ce concept mise sur un vélo à petit débattement, mais diablement efficace en descente, notamment grâce à une géométrie inspirée de l’Enduro. Trek l’a bien compris et a conçu cette nouvelle version du Top Fuel pour dominer ce marché en pleine expansion.
Mais tient-il réellement ses promesses une fois sur le terrain ? La confiance est-elle au rendez-vous sur les sentiers ? Nous l’avons mis à l’épreuve en plein automne-hiver, dans des conditions des plus exigeantes. Verdict à suivre.
TREK Top Fuel 9.8 GX AXS
VTT Downcountry
Débattement : 120 mm & 130mm (AR / AV)
Poids 13.5 kg
Prix 6 999€
Testé par Rémi et Arthur
Le Top Fuel est le VTT tout suspendu qui se cherche dans la gamme Trek. Il n’est pas aussi typé compétition XC que le Supercaliber et n’est pas aussi capable en descente que le Fuel EX. Bref, un renard des surfaces qui a trouvé sa vocation dans le récent segment appelé Downcountry. Un vélo efficace en montée, mais capable de se montrer joueur et rapide en descente. Ce nouveau Top Fuel s’adapte donc à une catégorie qui se veut relativement précise dans ses prérequis. Le vélo est au format de roues 29″ et est disponible en aluminium ou en carbone comme celui de notre test. Il dispose de 120mm de débattement à l’arrière et 130mm à l’avant. Il est possible de le rouler en MX ou encore de le passer en 130/140mm de débattement pour l’orienter plus sur la descente. Le poids du vélo en taille M/L est de 13,5kg. Un poids assez contenu, qu’il est facilement possible d’améliorer pour un usage plus XC : les pneus d’origine flirtent avec le kilogramme à l’unité.

Le nouveau Top Fuel dispose d’un innovant flipchip à 4 positions. Nous n’en avions encore jamais essayé de cet aspect. Cela permet de régler le vélo à sa convenance et de pouvoir l’adapter à son terrain et à son usage. La possibilité de le passer en Mullet est aussi intéressante, notamment si vous êtes un peu entre 2 tailles malgré le vaste choix chez Trek.

Dernière chose à noter, le passage des gaines et durites est guidé. Un must pour l’entretien ou le montage carte ! Bon en AXS, on triche un peu en se passant de gaine mais c’est tout de même bon à savoir !

La gamme
La gamme est comme d’habitude très vaste chez Trek. Elle commence avec le Top Fuel 5 à 2859€ avec un cadre aluminium qui permet de bénéficier du dernier châssis à prix abordable. Viennent ensuite les 8, 9, 9.8 et 9.9 avec des déclinaisons Shimano ou Sram. Le modèle culminant de la gamme est le magnifique 9.9 XX AXS à 11 499€. À noter que le Top Fuel est aussi disponible en kit cadre carbone à 3999€ et alu à 2529€. Le client a le choix entre 3 coloris pour les carbone, mais se voit contraint sur les alu à un seul coloris qui est propre au niveau de gamme. Enfin, pour ceux qui souhaitent rouler le mythe sans avoir le dernier modèle, le Top Fuel de 3ᵉ génération est toujours au catalogue avec un prix plus abordable en toute logique.

L’équipement
L’équipement de notre Top Fuel est plutôt cohérent pour un Downcountry. Pas vraiment de fausse note même si au tarif annoncé, on aurait aimé une gamme un peu supérieur niveau suspension et frein.
TREK TOP FUEL 9.8 GX AXS
- Fourche Rock Shox Pike Select + 130mm
- Amortisseur RockShox Deluxe Ultimate
- Dérailleur Shimano XTR 12vitesses
- Shifter Sram POD T-TYPE
- Cassette SRAM Eagle XS-1275 Type T, 10-52
- Manivelles SRAM GX Eagle, Type T
- Roues Bontrager Line Comp 30
- Pneus Bontrager Gunnison RSL XT
- Freins Sram Level Bronze
- Disques Sram Centerline
- Tige de selle Bontrager Line 170mm
- Selle Verse Short comp
- Cintre Intégré avec potence Bontrager RSL
- Potence Intégré avec cintre Bontrager RSL
Géométrie du Trek Top Fuel

Le Trek Top Fuel 4e génération affiche un design plus moderne que jamais. On retrouve tout d’abord un angle de tube de selle redressé à 76,6°, qui favorise une position de pédalage optimale, notamment en montée.
Avec un empattement de 1210 mm, le vélo reste relativement compact, ce qui lui conserve un comportement joueur, sans tomber dans l’excès. Même constat pour le reach de 462 mm en taille M/L, en slack : une position équilibrée qui place ce M/L au niveau d’un Medium chez de nombreux concurrents.
L’angle de direction de 65,5° est parfaitement dosé pour cette catégorie : assez ouvert pour la stabilité, mais pas au point d’alourdir le train avant, ce qui préserve une bonne maniabilité en singletrack. Quant aux bases arrière de 440 mm, elles s’inscrivent dans la norme actuelle, assurant un bon compromis entre nervosité et traction.
Au final, le nouveau Top Fuel adopte une géométrie moderne, mais sans excès, ce qui lui permet de coller parfaitement au segment all-mountain/trail.
Finition

La finition du Trek Top Fuel est clairement à la hauteur. La peinture se distingue par une originalité subtile, mêlant sobriété et détails soignés. Le cadre affiche une robe noire mate élégante et discrète, renforçant le côté sobre et racé du vélo. Mais c’est surtout ce patch rouge profond apposé sur le down tube qui attire l’œil : une touche graphique audacieuse, discrète mais percutante, qui apporte une vraie identité visuelle au vélo. Un petit détail choc qui fait toute la différence.
Le cadre est en câblerie intégralement guidée en interne, donc un vrai bike de standing !

Est ce que c’est pratique ?
Côté protections, le petit Trek est bien équipé. On retrouve une grosse protection sur la base arrière, à la fois robuste et bien positionnée pour encaisser les chocs et les frottements de chaîne. Petit détail malin — et apprécié par Rémi — : un patch de protection placé juste devant l’étrier de frein arrière, sur la base gauche. Il permet d’éviter les rayures de peinture causées par le disque lors du remontage de la roue. Malin et efficace !
Le down tube, quant à lui, est couvert par une protection large et bien enveloppante, parfaitement adaptée au segment. Enfin, même les durites de frein Sram Level, qui remontent légèrement vers le guidon depuis l’apparition des nouveaux maîtres-cylindres, bénéficient d’un petit manchon en caoutchouc pour éviter tout frottement sur le cintre. Un souci du détail appréciable.


Côté praticité, le Trek Top Fuel coche lui aussi toutes les cases. L’utilisateur pourra compter sur une box de rangement, proprement conçue et parfaitement intégrée au cadre. Elle offre un bel espace de stockage pour emmener tout le nécessaire, selon l’envie ou la durée de la sortie.
Mais ce n’est pas tout : on trouve également un point d’ancrage sous le top tube, idéal pour fixer un multi-outil, un strap ou encore une petite trousse de dépannage. De quoi emporter encore plus d’outils ou de ravitaillement, sans alourdir le sac à dos. Un vrai plus pour les longues sorties ou les riders autonomes.

Le vélo possède un Flipchip lui permettant de varier entre 4 positions. Il y a des positions recommandées si vous roulez le bike en mullet ou bien en version 130mm de débattement. Globalement, notre feeling s’est porté sur la position la plus slack possible pour obtenir une suspension un peu plus progressive. Nota, le flipchip est très simple d’utilisation et s’ajuste même sur le terrain.
TREK TOP FUEL – L’essai Terrain

Allez, on passe à ce qui vous intéresse vraiment : le comportement sur le terrain. Sous nos latitudes, la fin d’année n’est pas la plus motivante pour sortir rouler, entre les premières pluies et l’arrivée inévitable de la boue. Mais justement, quand les conditions se corsent et que le grip devient incertain, c’est souvent là que les vraies qualités — ou les défauts — d’un vélo ressortent le plus nettement.
Prise en main :
Au premier abord, la position m’a un peu dérouté. Entre le guidon très large et cette sensation d’être bas de l’avant, l’ensemble formait un duo un peu étrange. Un petit coup de scie plus tard, le guidon est ramené à une largeur plus raisonnable et le feeling s’améliore nettement. Cela dit, avec Rémi, on s’est dit qu’un peu plus de marge sur la longueur du pivot de fourche n’aurait pas été de trop pour ajuster la hauteur du poste de pilotage selon les préférences.
Pour le reste, la position au pédalage est excellente. La tige de selle bien droite permet de se sentir parfaitement centré sur le vélo, avec une vraie efficacité pour développer la puissance, notamment en montée.

En M/L comme testé, et qui à mon sens taille plutôt comme un M moderne, j’aurais comme souvent préféré une tige de selle avec un peu plus de débattement.
Au global le Top Fuel n’est pas à considérer comme un mini-enduro, sur ce segment certain sont bien plus agressif. Toute fois il ne vous fera pas défaut dans les sections techniques.
Comment grimpe ce Trek Top Fuel ?
Heureusement pour un vélo qui reste dans une catégorie « XC » (ou « DC » si l’on emploie l’abréviation consacrée), le bilan est globalement très positif. La suspension fonctionne vraiment bien sans pompage tout en conservant un bon grip. À moins de vraiment avaler des kilomètres de bitume, les positions pédalage des suspensions n’ont servi à rien.
En plus d’une bonne cinématique, ce Trek bénéficie d’une rigidité bien dosée et a su se montrer bien dynamique, autant sur les courtes relances que sur les portions plus longues.

Avec une géométrie qui reste assez compacte, la grimpette technique n’a jamais été un souci et aucune de nos épingles habituelles et autres joyeusetés n’a pris ce Top Fuel en défaut. Avec cette configuration, nous n’avons pas non plus subi de cabrage intempestif, même dans les pourcentages les plus raides. Ceci dit, avec un poste de pilotage plus classique et/ou une fourche à plus grand débattement, la question reste en suspens.

Pour moi, la seule ombre à ce tableau vient des pneus, lourds et collant sur le bitume et qui pour autant n’ont pas démontré un grip à toute épreuve dans les conditions assez grasse de cette fin d’automne.

Face à la pente ?
Une fois la monté avalée, place au plaisir
Revenons en premier lieu sur le flip chip de ce Top Fuel avec deux possibilités de cinématique et/ou de géométrie : le choix n’a finalement pas été très compliqué, surtout pour moi qui suis plus lourd que Rémi. Seule la position la plus ouverte et progressive m’a apporté satisfaction. Mon principal reproche sur les autres positions étant d’aller taper un fond du débattement bien trop vite.
Même dans cette position la plus agressive, ce Top Fuel ne fait pas partie de ces vélos qui donnent l’impression d’offrir plus de débattement que la fiche technique n’en annonce. Pour autant, avec 120mm on peut déjà faire bien des choses. En particulier avec une Pike Select+ de 130mm à l’avant qui m’a vraiment convaincu. Le châssis n’est pas outrageusement rigide sans être extrême et la nouvelle hydraulique fonctionne vraiment à merveille.
De son côté, Rémi n’a pas trouvé de gros défaut au niveau des suspensions, bien qu’il n’ait pas montré le même enthousiasme sur le fonctionnement de la Pike « Ouais, ça marche bien quoi » pour le citer.

Si la rigidité du cadre s’est révélée être un vrai atout en montée, elle frôle parfois l’excès en descente. Heureusement, grâce à un poids contenu et au combo cintre-potence en carbone, le Trek se montre très précis et facile à placer, même dans les enchaînements rapides. En contrepartie, ce poste de pilotage ultra rigide peut aussi toucher les limites du confort, surtout sur les terrains cassants ou les longues sorties.
Je pensais pouvoir attendre ce petit Top Fuel de pied ferme dans les virages, mais ce sont finalement les pneus qui ont mis un frein. Une fois sur l’angle, le grip devient franchement précaire, ce qui empêche de vraiment tirer parti du cadre. Dommage, car derrière, le châssis fait clairement le job : on sent que le potentiel est là, et qu’avec des pneus mieux adaptés, le vélo pourrait vraiment briller.

Je le mentionnais plus haut : la position assez basse du guidon, proche de celle d’un vélo de XC, a un impact non négligeable sur le comportement en descente. Ce petit détail limite un peu les capacités de franchissement et entame légèrement la confiance lorsqu’il s’agit d’engager dans des sections techniques. Dommage, car une position un peu plus relevée aurait sans doute permis d’exploiter pleinement le potentiel du vélo.
Malgré tout, on sent de vraies qualités dans le châssis de ce Top Fuel. La stabilité, souvent indissociable d’une bonne capacité à franchir, est au rendez-vous pour un vélo de ce segment. Avec quelques ajustements, on pourrait sans doute aller chercher encore plus loin.

Pour finir, le plus gros point faible de ce Trek Top Fuel reste clairement le freinage. Entre le manque d’adhérence des pneus, l’efficacité très moyenne des freins Sram Level 4 pistons, le combo manque sérieusement de mordant. Résultat : quelques frayeurs à la clé, notamment en descente ou sur terrain technique. Pour un vélo qui vise une pratique plus engagée, il faudra absolument passer par la case upgrade sur ce point.
Trek Top Fuel : Le bilan !

+ Rendement
+ Polyvalence
+ Maniabilité

– Freins
– Pneus
– Stabilité