Il y a déjà 12 ans, Maxxis présentait une version revisitée d’un classique de leur gamme, le HighRoller 2, pneu gravity très apprécié des descendeurs du moment. Dans cette 3ème itération, Maxxis fait table rase du passé et nous propose un pneu complètement en phase avec les pratiques gravity modernes. Un pneu au profil intermédiaire, comme on dit chez Maxxis. Entendez ici un pneu au profil agressif qui devra avoir un max de grip sans pour autant être une enclume au pédalage. Le meilleur des deux mondes, rien que ça. Nous avons pu le tester pendant plusieurs mois :

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Maxxis HighRoller III

Section de 2.4 uniquement
Poids : 1418g en 29 pouces et 1344g en 27.5 pouces

Le Maxxis HighRoller III, est un pneu profondément orienté Gravity. Il ne sera donc proposé que dans une seule gomme, la fameuse 3C MaxxGrip dont on ne fait plus l’éloge. Coté carcasse, il se déclinera en version EXO+ / DoubleDown / DH casing. Le tout en 27,5 et 29 pouces dans une largeur unique de 2.4 pouces. Pour finir, ce pneu pourra être monté indifféremment à l’avant comme à l’arrière.

Dans notre version d’essai 3C MaxxGrip DH Casing, la version 29 pouces est pesée à 1418g et la version 27,5 pouces à 1344 grammes.

Maxxis HighRoller 3 Lifestyle

Niveau tarif, la marque taïwanaise reste toujours dans le haut du panier, affichant un prix TTC de 108 €. Même si, en effet, vous trouverez ce dernier moins cher chez certains revendeurs en ligne, il n’en reste pas moins que ce sont des pneus onéreux.

Au premier coup d’œil, ce pneu vous semblera familier. D’abord, en raison de sa ressemblance visuelle avec un Shorty. Ensuite, parce que son motif rappelle celui de modèles concurrents tels que le Continental Argotal ou le Specialized Hillbilly, deux références bien connues parmi les pneus les plus agressifs de leur catégorie.

Maxxis HighRoller 3 Lifestyle

D’un autre côté, on se demande comment situer ce nouveau HighRoller III au sein de la large gamme Maxxis.
À sa gauche, le Shorty, qui est un pneu Mud polyvalent, et à sa droite, l’Assegai, idéal sur terrain sec, mais tout de même efficace sur terrain tendre.

Le HighRoller III se compare directement au Shorty, avec quelques différences notables. Tout d’abord, il présente un plus grand nombre de crampons. Le profil reste ouvert, avec une disposition en alternance de crampons disposés par paires sur la bande centrale. Bien que ces crampons soient plus rapprochés que ceux du Shorty, ils maintiennent une excellente capacité de débourrage en conditions humides. On remarque également un chanfrein à l’avant des crampons, visant à réduire la résistance au roulement. Sur les flancs, les crampons latéraux sont nettement plus imposants que ceux du Shorty, avec une base large et plus profonde, conçue pour une meilleure accroche en virage et une déformation minimale, offrant ainsi un grip exceptionnel lorsque le vélo est incliné.

Maxxis HighRoller 3 action

L’idée derrière le HighRoller III est claire : conserver les atouts qui ont fait la renommée du Shorty, à savoir son contrôle exceptionnel au freinage et en courbe, tout en offrant un profil plus polyvalent. Cela se traduit par un meilleur rendement au pédalage et des performances accrues en conditions sèches et mixtes. Ainsi, il se rapproche du domaine de l’Assegai, qui, lui, excelle dans les terrains secs et s’en sort convenablement en conditions mixtes grâce à son excellent grip et sa capacité de débourrage correcte.

Je me permets un aparté ! De par mes expériences, la gomme du pneu et sa carcasse ont plus d’importance que le dessin stricte du pneu. Ce constat explique entre autre pourquoi nos pneus sont actuellement si polyvalents. Rouler un Shorty sur terrain compact ou un Assegai dans le gras fera toujours l’affaire, vous ne profiterez pas de ce que l’on peut faire de mieux dans ces conditions mais sans aucun doute vous passerez un bon moment sur le vélo. Maxxis propose des pneus dont les applications sur le terrain se partagent. Tout dépendra des préférences individuelles de chaque pilote : certains privilégieront un profil par rapport à un autre, en fonction de leur style de pilotage et du type de terrain qu’ils affectionnent, même si la gomme et la carcasse sont identiques. Mais passons, refermons cette parenthèse.

Maxxis HighRoller 3 action manual

Pour ma part, après plusieurs mois de riding en compagnie des Maxxis HighRoller III, j’en viens à vous avouer que ces pneus m’ont impressionné du premier jour de test jusqu’au dernier. Je roule principalement en Rhône-Alpes, le terrain y est varié. Cela va d’un sol tendre, voire même du terreau, à un sol rocailleux et parfois fuyant, quand on descend vers l’Ardèche. Bref, un terrain dans lequel le HighRoller III a tous les atouts pour exceller.

Le montage

Fidèle à ce qu’il se fait chez Maxxis, pas de galère. Sa carcasse est certes rigide, mais vous ne serez pas obligé d’utiliser un démonte pneu pour venir le loger sur votre roue. Je l’ai ensuite claqué à la pompe sans souci. En parlant de cette carcasse rigide, elle influe fortement sur la pression à laquelle on roule. Il est possible avec ces pneus de rouler à des pressions très basses. Du haut de mes 76kg équipé, j’ai statué sur des pressions de 1 bar avant et 1,2 bar arrière pour rouler chez moi. Pour la coupe de France à la Clusaz, j’ai joué la sécurité avec 1,1 / 1,3 bar. Aucun souci à ces pressions et les bruits d’impacts sur mes jantes ont été rares.

Et le rendement ?

Au pédalage, on ne s’y trompe pas. Nous sommes en compagnie d’un pneu lourd à la gomme très tendre. Forcement, le rendement n’est pas excellent. Pour autant, je le trouve meilleur pédaleur qu’un Assegai. Je le note comme un DHR2 équivalent en MaxxGrip et carcasse DH.

Maxxis HighRoller 3 action mntée

Contrôle

Sur l’angle, il est le pneu le plus performant en la matière que j’ai roulé. Pourquoi ? Car il est facile à mettre sur l’angle, il tient super bien une fois en place, et on le voit venir quand il commence à perdre l’adhérence. En comparaison, un Assegai tient moins bien l’angle et, à l’opposé, un Michelin DH22 tiendra tout aussi bien, mais décrochera sans prévenir. C’est donc, sur ce point-là, un sans faute.

Maxxis HighRoller 3 action angle

À ces pressions, le pneu permet un très bon contrôle du freinage. Couplé à nos freins favoris du moment, les Sram Maven, on trouve beaucoup de grip, surtout sur terrain tendre, par l’intermédiaire de ses gros crampons. Sur terrain sec, on s’attendait à moins bien, mais le HighRoller III prouve encore une fois qu’il peut jouer sur les deux tableaux. La gomme Maxxgrip et la capacité de déformation de la carcasse DH casing viennent poser le pneu et assurent ce qu’il faut niveau contrôle.

Maxxis HighRoller 3 action racine

Coté confort

J’ai apprécié le toucher qu’apporte la carcasse DH à basse pression. Cette dernière offre un fort soutien avec une certaine raideur, qu’il faut savoir exploiter. En effet, sur terrain peu accidenté, on pourrait préférer une carcasse plus légère et du coup moins lourde. Il faut pourtant avouer que des pressions basses dans un pneu rigide permettent au pneu de s’exprimer. Il se déforme au grès des roches et des racines plutôt que de buter dessus, au contraire des carcasses plus légères où la peur de pincer nous amène à surgonfler.

Maxxis HighRoller 3 action déformation

Ce constat est en opposition directe avec ce que j’ai pu voir des derniers Schwalbe en carcasse radiale. La carcasse de ces derniers, bien qu’épaisse, est très souple. Il faudra alors augmenter les pressions de façon importante. Pour vous donner une idée sur les Albert Gravity à carcasse équivalente, je roule 1,4 bar avant et 1,5 bar arrière pour des sensations qui se rapprochent (test à retrouver ici). Bref, deux approches différentes pour un même objectif, le meilleur contrôle possible tout en maîtrisant le risque de crevaison.

Durabilité 

Maxxis HighRoller 3 Usure

C’est la bête noire de cette paire de pneus si performante. La gomme MaxxGrip est excellente, mais elle fond comme neige au soleil. Cette dernière a l’avantage d’être homogène et de conserver la forme globale des crampons, mais elle s’use vite. Mon pneu arrière a très rapidement montré des signes d’usure alors que je m’efforce de ne pas bloquer la roue. À l’image, les pneus ont alors vu 6 sorties, dont la Coupe de France à La Clusaz. Disons 150 km et 6000 m de D-.

Je vous laisse juger du niveau d’usure, mais à mon avis, sur une saison complète, on passerait 2 à 3 pneus avant et 4 à 6 pneus arrières pour un pilote qui roulent au moins deux fois par semaine son vélo

Le Maxxis HighRoller III est une excellente surprise. Bien plus versatile que je ne l’aurai imaginé, c’est ce genre de pneu qui assumera n’importe quelles conditions. Un pneu réellement bon et pas simplement un compromis dans chaque situation. Tant d’éloges, certes, mais au prix d’une usure rapide et d’un rendement à l’image de ses prétentions.

Marc DOLLO
Mordu par les sensations de vitesses et la performance, j'aime décortiquer le matos que je reçois en essai ! Je suis sans aucun doute le plus racer de l'équipe et cela me permet de tester le matériel dans les conditions les plus extrêmes !