L’été dernier, la marque originaire de Phoenix venait tout juste d’annoncer la sortie de son tout nouveau VTTAE All-Mountain : le Shuttle AM. Derrière sa partie électrique, on pouvait clairement distinguer des traits de caractère de son homologue musculaire : le Switchblade. La plateforme du VTT All-Mountain de la marque américaine fêtait (déjà) ses 4 ans sur le marché et on pouvait donc s’attendre à du renouveau de ce côté. C’est chose faite, voici la présentation et la prise en main du tout nouveau Pivot Switchblade 3ème du nom !
Pivot Switchblade – Présentation
VTT All-Mountain
Débattement 142mm / 160mm
Prix de 7 499€ à 11 499€
Testé par Max
Pour ceux qui ne connaissent pas encore le Pivot Switchblade, c’est LE VTT All-Mountain polyvalent de la marque américaine. Dans la gamme, il vient s’intercaler entre le Firebird qui est l’enduro de la marque et le Trail 429 qui lui est tourné vers une pratique plus sage : le XC Marathon & Trail. Le nouveau Pivot Switchblade développe un débattement arrière de 142mm et 160mm à l’avant, avec un fourche en plongeurs de 36mm. Le tout sur un châssis intégralement en carbone et un montage de roues en 29″ compatible mullet (2,8 pouces de section maximale en 27,5″).
Esthétiquement, il faut avoir l’œil affuté pour différencier cette nouvelle itération de l’ancienne. La biellette et le basculeur se voient légèrement modifiés. On peut constater une modification au niveau du tube de selle qui permet désormais de loger plus de longueur dans le cadre. Sinon, on reconnait bien la patte de Pivot. Il demeure fidèle au look et design de la marque. Pour trouver les différences majeures, il faudra jeter un œil côté chiffres de géométrie. Enfin, pourquoi changer les ingrédients d’une recette miracle ? Le nouveau Pivot Switchblade conserve bien entendu la cinématique si chère à la marque : le DW-LINK.
Niveau coloris le Switchblade débarque avec de belles nouveautés qui pourront en faire craquer plus d’un ! Le nouveau Switchblade est proposé en 2 coloris : « Stealth Mojave » & « Blue Neptune ». La couleur « Stealth Mojave » est toute nouvelle, elle offre une superbe robe noire sobre et élégante. Le « Blue Neptune » est lui le coloris qu’on a l’habitude de voir chez Pivot.
Non vous ne rêvez pas, c’est bien le tout nouveau Switchblade avec un coloris rose et funky ! Voici la série limitée « Talon » en hommage au tout premier bike créé par Chris Cocalis (le créateur de Pivot) en 1988 : le Sun Eagle Talon. La production sera limitée à 300 exemplaires et chaque cadre sera numéroté. Si vous en voulez un, il ne faut pas trainer !
Géométrie
Le nouveau Pivot Switchblade est proposé de la taille XS à la taille XL et comporte un Flip Chip permettant d’ajuster sa géométrie. On retrouve donc une position « High » et une position « Low ». Le Flip Chip fait varier entre autre l’angle de direction et l’angle du tube de selle de +/- 0,5° ainsi que la hauteur du boitier de pédalier de 0,6mm. En comparaison avec l’ancien modèle, la nouvelle version du Switchblade voit son Reach s’allonger de 10mm en passant de 455mm à 465mm en position Low et en taille M. L’angle de direction se voit lui aussi modifié et affiche désormais 65,2° contre 66° auparavant. Enfin, l’angle de tige de selle est plus fermé favorisant une meilleure position au pédalage en affichant 76° contre 75,5° sur l’ancien Switchblade.
La gamme
Les nouveaux Pivot Switchblade sont en France proposés en 3 versions différentes : Ride, Pro et Team. Chaque version est déclinée par un montage en composants Sram ou en composants Shimano. Pour s’offrir le modèle le plus accessible : le Ride, il faudra débourser la somme de 7 499€ et le plus haut de gamme sera au tarif de 11 499€. Peu importe la version, les suspensions Fox équipent les nouveaux Switchblade. En France, même sur le modèle Ride, on retrouvera un amortisseur Fox Float X Factory. Côté fourche, chaque version est pourvue d’une Fox 36. Performance sur le modèle Ride et Factory pour les modèles Pro et Team. Pour avoir toutes les informations concernant les montages, nous vous invitons à aller directement consulter le site Mohawk’s qui est le distributeur de la marque chez nous.
Pivot Switchblade – L’essai terrain
En cette fin de mois de Janvier, nous prenons la direction du Sud de l’Espagne, non loin d’Alicante, pour y découvrir le tout nouveau Pivot Switchblade ! Avant de partir rouler, comme toujours, nous passons par l’étape de réglage de nos VTT respectifs. Je roule le Switchblade en taille M pour mes 1,68m dans sa magnifique version Pro XT / XTR en couleur Stealth Mojave. J’ai le sentiment qu’il est légérement long pour moi lorsque je l’essai à plat mais durant l’essai terrain, je m’aperçois que ce choix peut-être une bonne option pour ceux qui veulent davantage de performance au détriment de la maniabilité. Je recommande tout de même pour ceux mesurant jusqu’à 1,70m-1,72m (en fonction de votre longeur de jambes) un taille S.
Concernant les réglages, afin d’avoir un SAG de 30% à l’arrière et 25% à l’avant comme base, je retrouve une pression de 150psi dans l’amortisseur Fox Float X Factory et une pression 60psi dans la Fox 36 Factory. Concernant les compressions, je les ai toutes fermées d’environ un quart pour débuter la prise en main et affiner au fil du temps. Une fois le Switchblade bichonné aux petits oignons et prêt à rouler, il est temps de poser ses crampons sur les terres arides espagnoles !
Durant notre séjour, nous avons eu la chance de pouvoir rouler deux jours au guidon du nouveau Switchblade avec des programmes différents mais tout autant pertinents. Le premier jour, nous avons réalisé une superbe boucle intégralement à la pédale avec une belle sortie de plus de 40 km et 1650m de D+ sur les hauteurs de la ville d’Alcoy en pas moins de 4h. Le rythme était intense et on s’est régalé ! Les sentiers étaient plutot naturels et typés enduro. Pour ceux qui vivent dans le Sud, c’était très ressemblant aux sentiers que l’on peut trouver dans le Var et le Vaucluse. Le deuxième jour, nous avons découvert le très connu bikepark de La Fenasosa. Ici, les traces sinueuses et naturelles laissent place à d’énormes lignes de sauts et de virages relevés à travers la garigue espagnole.
C’était le programme idéal pour découvrir toutes les facettes que cache ce nouveau Pivot Switchblade, alors de retour à la maison, je vous livre mes premiers ressentis au guidon du nouveau All-Mountain de la marque américaine.
Dans le D+
Lorsqu’on parle de VTT All-Moutain, on attend de lui qu’il soit suffisament bon pédaleur pour pouvoir rouler pendant de longues journées de ride. En comparaison de l’ancien Switchblade, ce nouvel opus pédale bien, très bien même. J’ai été surpris par la facilité à laquelle on a avalé le D+ durant la première journée. Le nouveau Switchblade pédale bien au train, le rendement est bon. Mon modèle Pro XT/XTR était pourvu de roues DT SWISS XM1700 avec moyeux 350 offrant une réactivité correcte malgré le bon choix de pneus costauds Maxxis Minion DHRII et DHF tout deux en carcasse Exo+. Avec des roues encore plus haut de gamme, le Switchblade doit être une vraie petite bombe !
Lorsque la pente devient raide, le nouveau Switchblade se montre très sain. Il ne cabre pas (sauf en cas de pente extrême) et motrice facilement. En taille M, il offre une superbe stabilité au pédalage, c’est un vrai rail ! Je n’ai pas eu la sensation de rebondir sur les obstacles. Le DW-LINK y est forcément pour quelque chose. La cinématique offre une sensibilité hors paire sans avoir la sensation de consommer trop de débattement. Dans les parties techniques, on sent que l’avant du vélo est léger, c’est une super aide dans le franchissement et cela permet même d’en jouer dans les parties plus sinueuses.
Le Maxxis DHRII n’est pas le meilleur en rendement certes, mais il permet d’offrir un maximum de grip sur la roue arrière. Au pédalage, on adopte une position droite et très confortable, on s’imagine sans aucun soucis partir rouler des heures et des heures au guidon de ce Switchblade ! Enfin lorsqu’il faut se mettre debout sur les pédales pour relancer, le Switch se montre réactif et dynamique, cela donne envie de toujours pousser plus fort sur les pédales. Seul bémol qui est somme toute personnel : la selle. Sur mon modèle, j’ai eu le droit à une selle WTB High Tail Pro que j’ai trouvé très inconfortable. Habituellement, sur les VTT de la marque américaine, nous étions habitué à retrouver une selle WTB Volt qui pour le coup se montre vraiment plus confortable. Cela reste personnel.
Dans le D-
Lorsque la pente s’inverse, le nouveau Switchblade est impressionnant. Il ne descend pas aussi bien que son grand frère le Firebird mais il n’a rien à lui envier ! Malgré ses « petits » 142mm de débattement arrière c’est un VTT qui a d’énormes capacités en descente. J’ai été très surpris de voir qu’il était tout autant à l’aise sur des sentiers naturels que sur des pistes de bikepark ! Dans les parties accidentées, la cinématique DW-LINK permet au Switchblade de fonctionner haut dans le débattement. Il ne bute pas sur chaque obstacle rencontré. Il a même tendance à conserver et surtout prendre de la vitesse.
Sur des traces enduros, lorsque le rythme s’accélère il a la capacité de rouler très vite à condition de le tenir physiquement. Il est très vif, cela permet de jouer avec les mouvements de terrain mais attention tout de même à ne pas se faire surprendre lorsque la vitesse s’accélère.
A son guidon, tout parait facile. Il est maniable et très réactif, c’est un vrai plaisir de voir à quelle vitesse on arrive à changer de direction pour jouer avec le terrain. L’angle se met naturellement, le Switchblade inspire confiance et on a de la place autour du vélo pour se positionner parfaitement. Comme on a l’habitude de voir chez Pivot, le combo de suspensions Fox & la cinématique DW-LINK offre une sensibilité et un grip dantesque. Seul bémol, au vu de ses capacités en descente, j’aurai peut-être préféré un Maxxis Assegai à l’avant plutot qu’un Minion DHF d’origine. Cela aurait donné encore plus de polyvalence au nouveau Switchblade.
Les pistes du Bikepark de la Fenasosa sont dans l’ensemble très typées bikepark : on y retrouve de géantes lignes de sauts offrant la possibilité de réaliser des transferts, de sauter des doubles et même des triples ! Le tout sur une terre espagnole très dure et une quantité faramineuse de virages relevés shapés aux petits oignons ! Dans ce domaine, le Switchblade s’est très bien débrouillé. Il ne s’affaisse pas dans les grosses compressions des virages relevés et conserve facilement une vitesse de croisière. Pour ce deuxième jour, en shuttle, j’ai ajouté 10 psi de pression supplémentaires dans l’amortisseur qui était plutôt smooth et plus adapté à des tracés naturels et enduros.
Dans les airs, il est sain et facile, cela permet de s’envoyer en l’air sans trop se poser de question. Le bike offre du pop et permet de prendre de belles hauteurs aisément. Pour couronner le tout, il est très accessible et beaucoup de personnes pourront prendre du plaisir à son guidon. Il n’a pas besoin d’énormément de pente pour s’exprimer et procurer du plaisir. C’est un petit jouet ! J’ai vraiment pris du plaisir à son guidon.
Pivot Switchblade – C’est l’heure du bilan
La gamme de la marque originaire de Phœnix est désormais plus que jamais claire sur le segment VTT & VTTAE All-Mountain / Enduro. D’un côté, on retrouve le Firebird et le Shuttle LT qui sont des gros VTT d’enduro ayant besoin d’espace, de pentes et d’engagement pour s’exprimer au mieux. De l’autre on retrouve le nouveau Pivot Switchblade et le Shuttle AM qui sont les VTT All-Mountain polyvalents offrant un maximum de plaisir à leurs guidons et cela peu importe le niveau de pratique et le type de terrain !
Si vous souhaitez n’avoir qu’un seul vélo a tout faire, le Switchblade sera le parfait compagnon. Il est tout autant capable de rouler le vendredi en randonnée en compagnie de vos meilleurs potes, de participer à une course d’enduro le samedi et de claquer des gros whips le dimanche sur le bikepark du coin !