La gamme Transition est aujourd’hui particulièrement fournie, avec parfois plusieurs vélos sur le même segment. Pour autant, le rôle de superenduro de la marque est attribué sans débat au Spire. Avec 170mm de débattement et des roues en 29″ c’est tout simplement le plus gros vélo de la gamme (après le TR11 dédié à la DH) !
Transition Spire Carbon
VTT SUPER-ENDURO
Débattement 170 & 170mm
Poids 15,23 kg (affiché par la marque)
Prix 8 000€
Testé par Marc et Remi
Pour rappel, Transition est une marque américaine de l’état de Washington, plus précisément de Bellingham, toute proche de la frontière canadienne et de Vancouver. La marque est à l’image de ce que le pays des bucherons a l’habitude de nous proposer : robuste avec du caractère et un engagement digne d’un barbu avec chemise à carreau.

La gamme Transition n’est pourtant pas sans rappeler celle de leur concurrent sudiste : Santa Cruz. En effet, chaque segment est occupé par une machine full 29″, typée performance, et par un vélo en mulet, orienté vers le fun.
C’est le Patrol qui occupe ce rôle pour le segment des gros vélos et Transition le décrit clairement comme un vélo pour s’envoyer en l’air et s’amuser.
Le Spire promet quant à lui l’efficacité d’un vélo de all-mountain tout en offrant les capacités d’un vélo de DH dans le D-. De grosses ambitions à assumer…

Depuis quelques années, la signature Transition s’est affinée et se retrouve aujourd’hui sur toute leur gamme. On retrouve donc sur le Spire un amortisseur placé en position verticale juste à l’avant du tube de selle et des lignes bien droites, presque tirées de la douille à l’axe de roue arrière. Les tubes sont généreusement dimensionnés et donnent un vrai feeling de gros vélo. En alu comme en carbone, le Spire n’est proposé qu’en deux coloris : un gris anthracite et un gris clair aux reflets bleutés que nous avons testé.

En France, la distribution est assurée par RaceCompany qui suit ici les configurations de la marque. Il est intéressant de noter que vous ne trouverez sur le site pas de vélo complet, mais d’un côté les cadres et de l’autre les kits de montage.
Vous avez donc le choix entre cadre carbone et cadre alu. Pour ce dernier, vous pouvez choisir entre une finition NX et GX. Pour le cadre carbone, vous pouvez opter pour un kit GX et un kit AXS.
L’équipement
Pour cette première version en carbone, Transition propose un montage bien pensé, centré autour du groupe SRAM GX. Le choix des composants se distingue par une sélection de marques variées, ce qui se révèle particulièrement intéressant dans le contexte actuel, où la tendance favorise souvent l’uniformisation des équipements.
Sur ce Spire, on retrouve donc une transmission Sram couplée à un combo de suspensions Fox Performance. La fourche est en finition élite et bénéficie donc d’une cartouche Grip2, un vrai bon point. L’amortisseur Float X peut paraître un choix surprenant sur ce segment plutôt occupé par le Float X2. Mais au final, sa prestation n’a pas souffert et nous n’avons eu aucun problème de fiabilité.
Pour stopper la bête, on retrouve les peu courants, mais excellents, TRP DH-R Evo avec le bon choix d’un disque avant en 223mm.
Pour bien finaliser ce montage, Transition a équipé son super-enduro d’une paire de roues RaceFace Aeffect, chaussée de pneus Schwalbe Magic Marry et Big Betty en carcasse Super Trail. Le poste de pilotage vient de chez ANVL (la marque de composants de Transition), sauf pour la tige de selle OneUp.
Transition Spire Carbon GX
- Fourche Fox 38 Performance Elite 170mm
- Amortisseur Fox Float X Performance 205*65
- Dérailleur Sram GX Eagle
- Shifter Sram GX Eagle
- Cassette Sram GX Eagle 10-52
- Manivelles Sram GX 170mm
- Roues RaceFace Aeffect R 30mm
- Pneus Schwalbe Magic Mary/Big Betty 2.4 Super Trail Soft
- Freins TRP DH-R EVO
- Disques 223 & 203mm
- Tige de selle OneUp 31.6 150mm
- Cintre Anvl Mandrel 35
- Potence Anvl Swage
- Selle SDG Bel Air 3
Géométrie du Transition Spire


Chez Transition, le concept de géométrie se nomme SBG. Derrière cet acronyme se cache une conception moderne avec un avant allongé et un angle de direction très ouvert, compensés par un déport de fourche réduit. Le Spire est ainsi censé offrir un meilleur équilibre avant/arrière ainsi qu’une excellente stabilité sans sacrifier le grip de la roue avant et la maniabilité à basse vitesse.
Sur le papier, on observe un angle de direction très ouvert, des bases assez longues et un empattement plus que conséquent pour un reach plutôt raisonnable. Le tube supérieur est aussi assez court, conséquence d’un tube de selle très droit.
La géométrie s’avère donc assez extrême et nous avons donc fait le choix de rouler le vélo principalement en position haute.
Finition


À première vue, la finition est plutôt qualitative sur ce Spire. J’ai trouvé la peinture bien réussie. Elle peut paraître un peu fade au début, mais plus le temps passe et plus les petits reflets bleutés donnent une touche de peps. Si la réalisation est très propre, la finition mate est assez salissante.
Comment ne pas parler du passage de gaines dans cette rubrique. Si les gaines de dérailleur et de tige de selle sont entièrement guidées en interne, la durite de frein reste quant à elle en externe. Un choix de Transition pour l’aspect pratique, mais qui dénote clairement au niveau de l’esthétique.

Plus génant, le passage de la durite au niveau du triangle arrière doit être réalisé avec le plus grand soin sous peine de devoir, comme nous, ajouter un collier plastique sur le hauban pour éviter les frottements…
Il est aussi intéressant de noter que le guidage interne des gaines se fait au moyen de gaines plastiques collées au carbone du cadre. Si la solution offre la même fonctionnalité qu’un guidage moulé dans le carbone, en pratique elle s’avère nettement plus fragile et j’ai déjà vu sur d’autres cadres de la marque des guidages qui s’étaient décollés.


Pour terminer cette rubrique, les protections proposées d’origine sont plutôt généreuses, notamment celle au niveau du boîtier de pédalier qui remonte assez haut sur le tube diagonal.
La petite protection de chaîne sous le hauban droit est toujours bienvenue. La protection de base droite est totalement intégrée dans un moulage du cadre et se montre donc super discrète. L’efficacité est au rendez-vous, mais on aurait préféré qu’elle soit un peu plus englobante, notamment derrière le plateau.

Est-ce pratique ou pas ?
Il est temps de s’attaquer à l’aspect pratique de ce Spire. Comme évoqué plus haut, la durite de frein arrière est guidée en externe. Si ce choix s’avère gagnant pour faciliter l’entretien (et encore plus pour des personnes qui comme nous sont amenées à changer de freins régulièrement), il engendre un défaut majeur pour certains (coucou Max) : en portage avec le vélo sur le dos, la durite et ses fixations viennent mordre les épaules et rendent rapidement l’exercice impossible…


Pour le moment, Transition ne propose pas de boîte à gant sur son enduro, mais vu les dernières évolutions de son petit frère le Sentinelle quelque chose nous dit que ça ne saurait tarder. Cependant, le Spire possède tout de même deux emplacements de fixations. Le premier, classique sur le tube diagonal, pour un porte-bidon permet d’emporter une gourde de belle contenance. Le second, situé sous le tube diagonal, permet de fixer un outil ou autre accessoire.
Le « flip-chip » pour changer la géométrie fait partie des plus simples du marché pour moi. Deux petits inserts à retourner au niveau de la fixation basse de l’amortisseur suffisent à régler l’affaire.
Pour terminer, il faut noter que le cadre a tendance à récupérer la boue au niveau de cette même fixation et rend le nettoyage parfois un peu laborieux.

Transition Spire Carbon GX – L’essai Terrain
Comment grimpe le Transition Spire ?

Transition annonce textuellement que le Spire possède l’efficacité (au pédalage) d’un vélo à débattement plus réduit… Et force est de constater qu’ils ne sont pas loin de réussir leur pari. En premier lieu, le tube de selle très droit donne vraiment une position efficace pour pousser sur les pédales. Le top tube plutôt court et la position très relevée qu’il implique n’a semblé poser problème à aucun de nos testeurs lors du grand comparatif de vélos enduro.
Mais la position ne fait pas tout et la cinématique, ainsi que la conception du cadre et des roues jouent énormément. De ce côté, Transition maîtrise parfaitement sa partition et le Spire s’avère être un super compagnon dans le D+. La plateforme de pédalage présente sur le Float X n’a servi que sur les revêtements les plus lisses et je suis persuadé qu’avec un amortisseur parfaitement réglé/préparé, il n’y en aurait plus aucune utilité.

Quand il s’agit de grimper au train et sur de longs dénivelés, le Spire se montre efficace et permet de s’économiser pour la descente. Quand le terrain se fait plus agressif, qu’il s’agisse de pente raide ou d’obstacles, la motricité reste bien présente et la géométrie évite à la roue avant de se lever trop facilement.
C’est dans les singles plus sinueux que son grand empattement montre ses limites et rend le Spire plus difficile à placer.

Aussi surprenant que son gabarit de super-enduro puisse le suggérer, le Spire grimpe aussi efficacement qu’un modèle plus léger de type petit enduro.
Et dans le D- ?
En plus d’avoir d’excellentes capacités de grimpeur, Transition annonce que le Spire est capable de s’attaquer aux terrains les plus engagés avec autant de facilité q’un DH. Et c’est finalement peut-être là que le marketing s’est un peu enflammé. Attention, ce Spire descend fort, mais tout de même pas aussi fort qu’un vrai DH.

Comme attendu d’un superenduro et d’un vélo à la géométrie aussi allongée, le Spire permet d’engager dans toutes les conditions. La stabilité du vélo est excellente et comme les suspensions travaillent vraiment bien, il est difficile de le prendre en défaut, que ce soit dans le défoncé, en franchissement ou à haute vitesse.
Mon seul reproche serait un comportement peut-être un peu trop neutre. Je n’ai pas trouvé que le Spire donne confiance et pousse à dépasser ses limites. Il faut, cependant, lui rentrer dedans et engager pour se rendre compte de ses capacités.

Comme je viens de le dire, les suspensions du Spire fonctionnent vraiment bien et distillent un bon confort. Avec un cadre et des composants qui ne sont pas outrageusement rigides, Transition réussit encore une fois son coup et propose un vélo tolérant qui permet de s’économiser dans les longs runs et sur les terrains les plus chaotiques.
En parallèle, le grip au freinage est tout aussi bon et la stabilité naturelle du vélo associée aux excellents TRP et leurs disques surdimensionnés permet un freinage vraiment bon, à la fois puissant et facile à contrôler.

Si en ligne droite le grip ne souffre d’aucune critique, en virage l’affaire se corse un petit peu. À l’arrière, rien à redire, mais à l’avant, avec un angle de direction aussi ouvert, il faut vraiment bien se positionner et charger pour ne pas prendre de zipette. Dès que le virage bénéficie d’un appui, le Spire retrouve des couleurs et permet vraiment d’appuyer fort et de sortir vite.
Au global, le Spire est plutôt bon en virage à plat, mais ne m’a pas non plus impressionné. J’ai été nettement plus surpris de la facilité avec laquelle il s’attaque aux pistes plus sinueuses. Malgré sa géométrie, il se montre plutôt léger et facile à placer. Attention tout de même, on reste en présence d’un superenduro, et ce type d’exercice va demander un choix de trajectoire et un travail du pilote précis et soigneux. Mais dans sa catégorie, ce Spire tire vraiment bien son épingle du jeu.

Cette capacité à bien se placer dans les virages serrés, s’explique aussi par un bon dynamisme. Que ce soit en descente à vitesse réduite lorsqu’il faut bouger le vélo ou tout simplement en relance, le Spire est vivace, plus proche d’un petit enduro que de ce à quoi je m’attendais d’un super-enduro en 170mm de débattement. Encore une fois, nous avons testé des enduros plus réactifs, mais le Spire n’a vraiment pas à rougir de sa prestation.
Cette vivacité se traduit aussi par un comportement assez fun. S’il ne s’agit pas du vélo le plus « pousse au crime », il est très facile de prendre l’air au moindre mouvement de terrain. Et sur de vrais sauts, le Spire se montre aussi à l’aise et rassurant qu’il est stable et facile à placer en descente.

Pour finir, il me reste à aborder l’accessibilité de ce Transition. Avec une position qui nous a convaincue, couplée à un caractère plutôt neutre et tolérant ainsi qu’une polyvalence impressionnante, le Spire est clairement un vélo qui peut s’adresser aussi bien aux pilotes pointus à la recherche d’une machine de course qu’au pilote moins aguerris qui cherche un gros vélo pour s’amuser et progresser en sécurité.
Transition Spire Carbon GX : C’est l’heure du bilan !

+ Efficacité
+ Dynamisme
+ Fun
+ Accessibilité

– Finition
– Prix