La marque Trek originaire du Wisconsin est une des marques référentes sur le marché. Et le Trek Slash ne fait pas exception puisque c’est l’un des VTT enduro les plus réputés. Nous avions d’ailleurs pu apprécier ses qualités lors de l’essai de la précédente génération. Renouveler un excellent vélo n’est jamais chose aisée, même pour une marque comme Trek. Avec un Slash Gen5 déjà bien aboutit, le Trek Slash Gen6 ne doit pas décevoir. Plus qu’un léger coup de frais, Trek à littéralement changé la recette pour cette nouvelle mouture. Ce nouveau Slash va-t-il réussir à faire oublier son prédécesseur à la polyvalence impressionnante ? Voir proposer une nouvelle vision ? Réponses à l’essai de ce nouveau Trek Slash !
TREK SLASH 2024
VTT enduro/super-enduro
débattement de 170 /170 mm
poids 16.1 Kg | prix du montage présenté 9 999€
Testé par Hugo et Arthur
Le nouveau Trek Slash est donc la 6ème et normalement la plus abouti des versions de ce vélo iconique. Il y a beaucoup de différences avec la 5ème génération. Outre le look, l’équipement et les coloris, on retrouve tout d’abord une cinématique à point de pivot haut avec le galet supérieur qui en découle et, sur ce Trek, une roulette inférieur. Le vélo gagne en débattement en offrant dorénavant 170mm et se pare d’un format de roues Mullet (27,5″ derrière et 29″ devant). Le Slash Gen6 est également convertible en 29 pouces en remplaçant la pièce sous le pied d’amortisseur.
La gamme est plus ou moins la même qu’auparavant, ce qui en fait un vélo tout de même assez premium. Le premier prix commence à 4 499€ pour le Slash 8 en aluminium et à 7 899€ pour avoir la première version en carbone. Le tarif le plus haut atteint 12 499€ pour une version carbone en full XX AXS T-Type, roues carbone, et suspensions RockShox ultimate. Le vélo est également disponible en kit cadre au prix de 3 199€ pour l’alu et 4 999€ pour le carbone. Nous avons la version 9.9 X0 AXS à l’essai et son coquet tarif de 9 999€.
Le Slash 2024 utilise une cinématique de suspension à point de pivot haut comme on peut en voir de plus en plus sur les Super enduro. Il dispose ainsi d’un galet de chaîne supplémentaire, appelé poulie de renvoi pour contrer les effets de chaîne produit par ce type de cinématique. Une nouveauté pour Trek qui n’utilisait pas ce type de géométrie par le passé.
Les chiffres
Chez Trek depuis maintenant plusieurs années, on retrouve des entre deux tailles qui permettent de trouver parfaitement chaussure à son pied. Nous avons à l’essai une taille M/L recommandée pour des pilotes de 1m73 à 1m80. Attention aux vélos mullet qui ont tendance à tailler plus petit que des 29 purs. Concernant le Slash, on retrouve un reach de 468,1mm pour un empattement de 1253,2mm ce qui en fait plutôt un gros bébé prêt pour l’arsouille. L’angle de chasse ouvre à 63,3° et conforte cet aspect avec une chasse ouverte comme jamais. Le tube de selle à 77,3° ramène un peu à la réalité de l’enduro où on a besoin d’un compagnon bon pédaleur. Enfin, les bases font 434,2 mm pour conserver un tempérament joueur malgré le gabarit. Le vélo taille bien mais le ressenti avec la roue mullet est comme une taille M classique chez la concurrence. A noter que le Slash dispose d’un petit flip chip pour switcher entre un mode canapé smooth et un mode plus progressif pour attaquer fort. Enfin, des cuvettes permettant de faire varier l’angle de chasse sont également disponibles en option.
L’équipement
Trek Slash 9.9 X0 AXS
- Fourche RockShox ZEB Ultimate 170mm
- Amortisseur RockShox Vivid Ultimate
- Dérailleur SRAM X0 Eagle AXS, Type T
- Shifter SRAM AXS
- Cassette SRAM Eagle XS-1295, Type T, 10-52
- Pédalier SRAM X0 Eagle, type T
- Roues Bontrager Line Pro 30, OCLV Carbon
- Pneus BONTRAGER SE6/SE5
- Freins SRAM Code Silver
- Disques SRAM Hs2 200 mm
- Tige de selle RockShox Reverb AXS, 170 mm
- Selle Bontrager Arvada
- Cintre Potence/cintre intégré Bontrager RSL
- Potence Potence/cintre intégré Bontrager RSL
Le Slash dans sa livrée 9.9 X0 AXS dispose évidemment d’un équipement à couper le souffle ! On ne constate pas de faux-pas, hormis peut-être le pneu arrière un peu light pour le programme. Pour le reste, fourche en 38, roues carbone, dérailleur et tige de selle AXS, poste de pilotage full carbone, il n’y a vraiment rien à jeter. Le prix est élitiste mais se justifie au vu de l’équipement du bestiau. C’est relativement intéressant, même face à la concurrence sur un montage équivalent. Reste qu’à ce prix, on peut exiger un peu de personnalisation de sa monture, chose que Trek ne propose pas à ce jour.
Look et Finition
Look
Le Slash 6ème du nom ne fait pas dans la dentelle. On sait ce pour quoi il est fait dès le premier regard : découper du sentier enduro ! Un vrai char d’assaut au look agressif pour performer dans le versant descendant de la pente. La peinture verte métallisée et les petits motifs « IGN » sont d’un bel effet. Le Trek respire la qualité et le savoir-faire. Si son allure est assez bestiale, il aura divisé ceux qui auront croisé son chemin. La cinématique a point de pivot haut ne plaît visiblement pas à tous.
Le coloris vert/noir appelé « Lichen Green » de notre modèle d’essai donne un aspect militaire à l’engin. Bon point : il n’est pas trop salissant ! A noter qu’il existe 3 coloris au choix pour le 9.9. Mon coeur balance pour le « Argent Drizzle » et le gros marquage Trek Factory Racing sur le top tube !
Finition
Nous sommes habitués à un certain standing chez Trek. La qualité de fabrication d’un cadre garantie à vie est de mise avec une impression générale très haut de gamme. La peinture est d’une belle solidité en plus d’être très esthétique. Le nouveau Slash dispose d’un beau panel de protections ! On a celle du downtube qui est généreuse et une seconde pour les américains et leurs pick-up. La protection de base arrière côté chaîne est généreuse elle aussi mais a du mal à contenir les bruits de chaîne. Le Slash se montre un peu bruyant en descente avec la chaîne très proche de la base qui vient frapper celle-ci sur les impacts. On termine avec une petite protection à l’intérieur du hauban côté chaîne qui contrera les frottements.
Le petit garde-boue arrière d’origine est bien intégré et protège un peu autour de l’amortisseur. Il vient compléter celui positionné sur la fourche. La bielette de suspension est en magnésium et peinte à la couleur du vélo. C’est un détail de finition plutôt sympa. Il est intéressant de préciser que le vélo n’aura pas pris de jeu des suites de nos essais. Un bon point pour un vélo fait pour durer et endurer. On a cependant relevé 2 petits défauts qui font baisser la note : un léger décollement de la protection de hauban et des bouchons plutôt sommaires au niveau des entrées de cables inutilisées sur notre modèle d’essai AXS !
TREK SLASH – Place à l’action
La cinématique a point de pivot haut, ça apporte quoi ?
première question qui se pose, quels avantages a ce type de cinématique ? Théoriquement, la trajectoire de la roue arrière n’est pas identique à celle d’une cinématique plus classique. Au lieu d’avoir un mouvement de bas en haut, la roue arrière prend une courbe légèrement en arc de cercle et donc recule un peu lors des compressions. Le vélo butte moins sur le relief et la prise de vitesse est facilité en descente. Bien sûr il y a des inconvénients comme un rendement souvent moins bon et un effet de chaîne plus prononcé qui nécessite un galet de renvoi pour bien fonctionner. Sur le Trek on ressent effectivement l’effet de la cinématique avec une excellente motricité et une bonne prise de vitesse en descente. Mais on en reparle plus bas…
Comment est-on posé aux commandes ?
Bien que ce soit un mullet, la position est super naturelle sur le Trek. On ne se sent pas du tout sur l’arrière mais plutôt relativement droit pour bien pédaler confortablement. Le guidon en 820mm est impressionnant de largeur et ne demande qu’à être recoupé pour l’adapter à votre morphologie. Si le combo potence/cintre d’une seule pièce est très esthétique, il empêche par contre tout réglage de la position de pilotage …
Niveau taille, le vélo en M/L correspond à un grand M chez pas mal d’autres marques. Avec mon mètre 79, j’étais bien à l’aise sur ce gros enduro mullet en taille M/L, même la longueur de tige de selle qui a tendance à être le point critique sur les vélos que j’essaye m’aura convenu.
Est-ce que c’est pratique ou pas ?
Le Trek propose une boîte de rangement dans le downtube, un peu à la manière de la Swat Box de chez Specialized. Le vélo est vendu avec une petite pochette faite pour se loger à l’intérieur. C’est assez pratique et on peut aisément y mettre un kit de réparation tubeless, un multi outil et une ou deux barres de céréales. Sur le capot de la box, on dispose d’un porte-bidon fourni de série. A noter que le Slash propose en plus un ancrage supplémentaire sous le top tube. Un vrai bike équipé pour du long ride !
Le blocage de l’amortisseur est à bonne hauteur mais est assez ferme à actionner. Les commandes de transmission et de tige de selle AXS T-Type sont super ergonomiques et réglables. Le fait de devoir penser si les 2 petites batteries sont chargées avant le ride est en revanche un poil moins pratique pour le coup, même si celle-ci ont une autonomie d’une dizaine de sorties.
Un flip chip sur le pied d’amortisseur permet de modifier le fonctionnement de la cinématique. Il est assez simple à switcher et n’a pas de cales qui se promènent. En revanche l’ajustement est au cordeau et le basculement de l’amortisseur est assez ferme. On termine le bilan ergonomique par l’entretien facilité avec une câblerie guidée et un boîtier de pédalier à visser. Est-ce que le Trek Slash est pratique ? La réponse est sans appel : OUI !
Le TREK SLASH dans le D+
Que vaut cette nouvelle mouture dans les montées ? Une vraie question que l’on se pose surtout après avoir été impressionné par le précédent Slash il y a 2 ans ! Le Slash Gen6 pèse tout de même 16.1kg et paraît gaillard avec tous ses artifices de descendeur. Le Slash est plus ambigüe que d’autres vélos et les premiers tours de roue en montée peuvent déconcerter.
Si le combo de pneumatique est plutôt optimal pour les montées avec un pneu arrière encore plus roulant que le SE6 que nous avions testé dans notre gros comparatif de pneus, le nouveau Slash reste un peu énergivore en pédalant au train. Par contre, il se montre étonnamment dynamique sous les coups de pédales et avoue une belle appétence pour les sprints et autres relances.
Un pote à gros mollet vous dépasse subitement et vous vous dites qu’il est temps de vous sortir les doigts ? Aucun souci, le Trek Slash cachait un peu son jeu en vous endormant au rythme tranquille de la montée. Il n’attendait en fait qu’une chose : que vous tapiez dedans fort comme jamais ! Quelle dynamisme ! Un vrai bâton de dynamite quand on se met en danseuse ou qu’on lui demande d’être explosif. Il fait preuve d’un vrai punch à condition d’avoir des gros poumons et des bons cuissots pour continuer à mettre du rythme. Le nouveau Slash est donc plus un sprinteur qu’un coureur de fond. Ce petit côté est séduisant mais je me demande si les versions plus entrée de gamme avec des roues aluminium disposent de ces mêmes qualités dynamiques.
La motricité est très bonne sur ce gros vélo et la cinématique aide clairement sur ce point avec un vélo qui ne bute pas sur les obstacle. Idem pour le cabrage qui est inexistant. Cela en fait un bon compagnon pour franchir en montée. Ajoutez à cela son dynamisme quand on appuie fort sur les pédales et vous obtenez un gros 170mm qui passe vraiment partout. Vous l’aurez compris, le nouveau Slash est dynamique mais demande de l’énergie pour maintenir l’allure ce qui peut s’avérer un peu usant sur de longues sorties.
Le TREK SLASH dans le D–
On attend ce nouveau Trek Slash sur ses capacités en descente. Changement de concept, de cinématique et visiblement de tempérament. Voyons donc ce qu’il a dans le ventre !
Confort
Il nous aura fallu pas mal de temps pour comprendre le Slash. D’une part car la partie réglage est plutôt complexe avec un amortisseur au multiples réglages et deux positions de flipchip qui modifient le comportement de la suspension. Entre les 2 modes, la différence est assez subtile. Le plus progressif offre une suspension arrière qui a beaucoup de répondant et le mode linéaire un peu plus de moelleux. Quoi qu’il en soit, le Slash montre une suspension arrière assez sensible sur les petits chocs mais qui reste haut dans le débattement avec beaucoup de maintiens hydraulique. On a pas l’impression d’être sur un canapé en 170 mm de débattement derrière mais plutôt d’avoir une excellente lecture du terrain et un vélo qui répond du tac au tac sous les appuis. Les grosses réceptions sont assez ferme en fin de course sans venir talonner l’amortisseur. Il faut sacrément en mettre pour venir à bout des suspensions. Le duo Rockshox travaille de concert et le nouveau Slash reste plus facile à vivre que le précédent avec une gestion parfaite de la rigidité du cadre. Ce qu’il faut pour être précis et rester tolérant et clément avec le pilote. Seul le poste de pilotage en carbone intégral combiné à la fourche en 38 et aux roues et cadre carbone lui apportent un peu de rigidité devant.
Freinage
Niveau freinage, Sram vient de renouveler sa gamme de freins et ça fait plaisir à voir, et à tester ! Les nouveaux Code sont juste parfaits, combinés à des disques en 200mm. On dispose d’une bonne progressivité et d’une puissance importante en cas de besoin. Un vrai régal. Le vélo se comporte bien et ne dribble pas et garde un bon contact avec le terrain. Seul le pneu arrière se dérobe par manque de cramponnage pour conserver un freinage ultra efficace. On sait par expérience qu’une roue en 29 pouces fera gagner en efficacité.
Grip
Le nouveau Trek Slash n’est pas un gros rail en virage. C’est un vélo qui vit un peu avec la piste et reste réactif. Si le pneu avant est bien dimensionné, l’arrière pourrait être un peu plus incisif en descente surtout qu’avec la roue de 27,5 derrière on concède un peu de grip sur une 29. L’amortisseur arrière apporte pas mal sur ce point grâce à une belle progressivité mais le vélo n’est pas au même niveau de grip qu’un Hope HB916 par exemple.
Maniabilité / Dynamisme
Concernant la maniabilité, le Trek Slash se montre excellent ! On l’aura roulé en 820mm de largeur de cintre, ce qui n’est pourtant pas un atout ! Il virevolte super facilement grâce à sa petite roue arrière et une suspension qui répond à la milliseconde. On a aucun mal à l’emmener dans le sinueux. Le dynamisme est un des points forts du nouveau Slash. Un peu comme à la montée, il prend aisément de la vitesse dès qu’on le met bien en contrainte et donne l’impression d’avoir un vélo plus petit en gabarit tant il répond bien sous les appuis. Il a un pop incroyable qu’on a été surpris de retrouver sur un 170 mm à point de pivot haut. Il invite le pilote à jouer avec le terrain et à tirer des bunny de partout.
Stabilité / Franchissement
Comme pour le grip, ce n’est pas le gros vélo le plus stable que nous ayons roulé. C’est mieux avec le flip chip mis sur le mode linéaire mais on reste en dessous des références. Il faut le tenir à haute vitesse et avoir un peu d’expérience quand on veut rouler très vite. Il donne par contre bien confiance pour le franchissement de gros obstacles grâce à son gabarit global et à son pop assez sympa qui permet de se sortir de certaines situations hasardeuses.
Fun / Accessibilité
Le nouveau Trek Slash est donc un vélo très fun pour son gabarit. Il est plus vivant que le Slash Gen5 avec une suspension arrière bien plus dynamique. On a comme l’impression d’être sur un vélo à plus petit débattement doté de grosse capacité dans le D-. Niveau accessibilité, il se montre tolérant et facile à piloter pour un gros vélo en 170mm. Par contre entre l’amortisseur et tous ses réglages, le flip chip sur le pied d’amortisseur, la cuvette de jeu de direction et la compatibilité 29 pouces, la majorité des VTTistes risquent fort d’être perdu.
TREK SLASH – C’est l’heure du bilan
Sous ses faux-airs de char d’assaut, le nouveau Trek Slash cache bien son jeu ! On se retrouve au final avec un VTT enduro certes moins polyvalent que le précédent, mais qui est doté d’un dynamisme étonnant en montée et d’un sacré caractère en descente. Son tempérament est moins vif et tranché que le précédent qui avouait un côté plus sérieux niveau comportement. Moins stable et moins incisif niveau grip, le nouveau Slash gagne en vivacité, en maniabilité, en tolérance et en dynamisme. La possibilité d’asseoir un peu plus le vélo avec des cuvettes de direction réglables et un passage en roue arrière de 29 pouces offrent au Slash Gen6 encore plus de possibilités. De quoi l’adapter au mieux à sa pratique !
+ Finition premium
+ Dynamisme
+ Capacité à prendre de la vitesse
+ Maniabilité
+ Montage sans faute
+ Fun
+ Tolérance
– Stabilité pour un 170 mm
– Maintien de la vitesse une fois lancé en montée
– Bruyant en descente
– Grip de l’arrière