Après avoir pu réaliser cette folle battle Trail VS Enduro avec les 2 nouveautés Mondraker, j’ai pu confisquer le Mondraker Foxy RR pour approfondir mes ressentis en le mettant à l’épreuve de mes Trails locaux des Hautes-Alpes. A qui s’adresse la machine d’enduro espagnole ? Quelles sont ses forces et ses faiblesses ? Autant de questions auxquelles je vais tenter de vous apporter des réponses. Passons au test du Mondraker Foxy RR…
MONDRAKER Foxy RR – On fait connaissance
MONDRAKER Foxy RR
VTT enduro | 160/150mm
13,4 kg (non vérifié) | 6799€
Testé par Maxime Martin
(Pas de vidéo sur ce test)
Le Mondraker Foxy s’inscrit dans la catégorie enduro et comme le veux l’ADN Mondraker, un enduro plutôt typé Race qui met l’accent sur l’efficacité. Le nouveau Foxy est uniquement proposé dans un cadre Full carbone, y compris la biellette haute. Comme le Mondraker Raze, le Foxy reprend la cinématique de suspension « Zero Suspension System » en 29 pouces, mais cette fois avec un débattement de 150 mm et 160 mm à l’avant. Pour rappel, c’est une cinématique à un point de pivot virtuel avec un amortisseur dit « flottant » animé par 2 biellettes et un triangle arrière fait d’une seule pièce de carbone. Le Foxy voit aussi l’apparition du système de télémétrie MIND qui permet entre-autre un contrôle du fonctionnement des suspensions.
Je vais me concentrer sur le Foxy RR que j’ai testé mais si vous désirez plus de détails sur la gamme Foxy, je vous invite à parcourir l’article de présentation que nous avons écrit lors de son lancement : Nouveauté – Le MONDRAKER Foxy 2022.
L’équipement
- Fourche Öhlins RXF 36 M.2 29, 160mm, cartouche TTX18
- Amortisseur Öhlins TTX Air 205×65 mm
- Transmission Sram GX Eagle
- Roues DT Swiss EX1700 Spline 29
- Pneus Maxxis Minion DHF 29 x 2,5 WT & Maxxis Minion DHR II 29 x 2,4 WT les deux en carcasse Exo + MaxTerra
- Freins SRAM G2 RS, étrier 4 pistons 200mm AV & 180mm AR
- Tige de selle ONOFF Tige télescopique interne Pija 150mm
- Selle SDG BEL-AIR 3.0
- Poste de pilotage Potence et cintre ONOFF en 780mm et 31.8mm.
Le Foxy carbone RR est le milieu de gamme dans les modèles carbones proposés par Mondraker. Il sort à un tarif de 6799€. L’amortissement est confié à la marque suédoise Ohlins avec une RXF36 à l’avant et un TTX Air à l’arrière du vélo. Les roues sont des DT SWISS EX1700 en alu avec des moyeux DT350. Concernant le freinage et la transmission, on traverse donc l’atlantique puisque le vélo est équipé de freins G2 RS et d’une transmission GX de la marque américaine Sram.
Les chiffres
C’est au niveau de la géométrie que le nouveau Foxy carbone marque le pas sur l’ancienne mouture… Tout d’abord, un réglage de cinématique fait son apparition sur la biellette basse laissant la possibilité de choisir entre une géométrie standard et une basse. La manip se fait sur un pied d’atelier et nécessite un peu d’huile de coude. En position basse, la direction s’ouvre à 64,5°(65° en standard) contre 66° sur la précédente version de Foxy. Les bases s’allongent à 445 mm en position Low (435 mm en standard comme sur le Foxy 2021). Le Reach reste généreux avec un bon 470 mm en taille M.
Look et Finition
Look
J’ai été très séduit par cette belle machine. Le Foxy carbone RR est à la fois sobre et élégant avec son duo de peinture noir mat et bleu brillant. Ses lignes fines et anguleuses lui donnent un vrai look racé, un look qui annonce la couleur : attention vélo faaast ! C’est un vélo qui est fait pour se faire remarquer lorsqu’il est posé dans un coin, qui interpelle par ses lignes acérées tout en caractère.
Le seul bémol qu’on peut émettre sur le look de cette belle machine est la présence du mini garde boue intégrant le capteur de télémétrie du système Mind qui, une fois couplé avec un vrai autre garde boue pour se préserver des projections rend vraiment moins sexy le Foxy.
Finition
La finition est très soignée et rien n’est laissé au hasard. La protection de basse arrière est un peu plus couvrante que sur le Raze avec une partie qui remonte au niveau du pédalier pour protéger des frottements de chaîne. Le Foxy s’est d’ailleurs montré silencieux au roulage. Un petit garde boue bien pensé est situé derrière l’amortisseur pour réduire les projections sur celui-ci. Le passage des gaines est joliment intégré au niveau de la douille de direction. Cela est très esthétique mais beaucoup moins pratique lorsque l’on passe du côté de l’atelier.
La peinture parait très solide, en l’ayant bien roulé, il était forcément exposé aux cailloux, branches (ou autres troncs ^^’) qui se trouvent sur les sentiers VTT des Hautes-Alpes. Pour autant, je n’ai remarqué aucun gros éclat de peinture sur le cadre mais comme sur le Raze, le patch de protection du Down-Tube pourrait être plus généreux, surtout que le Foxy se destine clairement à un programme engagé.
MONDRAKER Foxy RR – Place à l’action
J’ai beaucoup roulé le Mondraker Foxy RR sur mon terrain de jeux des Hautes-Alpes, à raison d’au moins 3 fois par semaine : une fois en tant qu’encadrant avec les enfants du club de VTT de Gap et deux autres fois en mode tirage de bourre sur les sentiers « walpins » avec les copains.
Position
La première chose qui frappe quand on enfourche le Foxy c’est sa longueur. Pour un taille M il parait très long ! Le vélo propose un réglage de géométrie comme je le disais plus haut et ayant essayé les deux positions, je me sentais bien plus à l’aise en position haute. En position basse, du haut de mon petit mètre 70, j’avais vraiment l’impression d’être couché sur le vélo et d’avoir la tige de selle très inclinée vers l’arrière. En mode flip-chip haut, la position de pédalage est bien plus droite, le pédalier est légèrement plus haut et je trouve personnellement que la position pour pédaler longtemps y est bien plus confortable. Au vu de ma taille, peut être qu’une taille S aurait été légèrement plus adapté et comme je suis friand de sentiers sinueux remplis d’épingles, le cintre en 780mm est pour moi un poil trop large pour passer entre les arbres !
Ergonomie
Concernant l’ergonomie, le tube inférieur est légèrement creusé pour intégrer parfaitement le support d’un porte bidon Fidlock : lorsque le bidon n’est plus sur le vélo, le support ne dépasse pas du cadre. C’est un détail mais c’est très élégant ! De plus, ça permet de loger au milieu du cadre un bidon plus grand ! Un bidon Fidlock 650mL passe sans aucun soucis. Un porte-accessoire peut également prendre place sous le Top-Tube.
Comme dit précédemment, le vélo embarque avec lui la technologie Mind. Il est ainsi équipé de deux capteurs télémétriques : sur la fourche et sur le côté de la biellette supérieur. Ce système a pour but de vous aider à régler votre vélo et de voir en temps réel sur votre sortie le fonctionnement de vos suspensions. Tout cela grâce à une application dédiée sur smartphone qui enregistre au passage votre activité, un peu comme la célèbre appli de KOM !
Sur le papier, ça vend du rêve, mais alors en réalité, que vaut ce Mind ?
Sur le terrain, l’application permet une bonne prise en main car elle recommande les réglages détaillés pour la fourche et l’amortisseur. Elle reconnaît facilement le vélo et vous permettra de vérifier également si votre SAG est correct. Cela permet d’avoir une base pour partir rouler et affiner ou non les réglages recommandés. Sur l’application, il y a 3 variantes de réglage proposés : Confort, Standard et Race. Aimant les vélos bien réactifs et plutôt fermes, j’ai choisi le mode race comme base pour mes réglages. Tout est ainsi à mon goût et le SAG est impeccable. Le vélo est fermé à souhait comme demandé.
Une fois que les réglages de suspension sont faits, l’application devient moins pertinente à utiliser. Le système demande d’être rechargé à chaque sortie et habitant en appartement, il m’a été un peu pénible de devoir monter 4 étages le vélo sous le bras dans l’escalier pour recharger ! Le MIND est une bonne initiative mais le concept n’est pas assez poussé et ne permet pas de régler très finement les suspension car seule la valeur d’enfoncement maximal de la suspension est enregistré. Pour le moment, il tient plus du gadget mais je tiens à préciser qu’il peut être largement amélioré pour devenir davantage pertinent !
Dans le D+
Dans le D+ ce Mondraker Foxy se montre assez efficace. En effet, sur pistes forestières ou sur route en pédalant au train et sans changer de rythme fréquemment il pédale très bien. C’est une force tranquille mais attention, dès lors de changements de rythme fréquents sur des terrains nécessitant d’avoir un pédalage dynamique en danseuse par exemple, le Foxy se montre légèrement « plus mou » et semble plafonner sa vitesse. A titre de comparaison, le Raze (son cousin) que nous avons eu récemment en test se montre plus nerveux et bien plus vif.
Par son grand empattement, le vélo se montre très stable en montée technique et offre du grip peu importe les conditions. Il ne cabre pas excessivement et il n’est pas nécessaire d’adopter une position très en avant sur le bike. Sa stabilité permet de garder un rythme sans trop s’épuiser peu importe le terrain. Le compagnon idéal pour réaliser les remontées et rejoindre les départs des trails !
Dans le D-
Parlons de ce qui nous intéresse le plus : la descente ! Exceptionnellement dans ce test nous allons débuter par la rubrique fun/accessibilité car durant le test, j’ai pu constater que ce Foxy avait deux visages diamétralement opposés.
Fun / Accessibilité
En roulant à basse vitesse, sans avoir réellement de rythme, que ce soit en encadrant les minots du club ou en mode balade, j’ai trouvé le Foxy très rigide et inconfortable. Comme une sensation de rouler à contre-temps avec une suspension fonctionnant mal. J’avais l’impression de ne pas arriver à exploiter le potentiel du vélo.
Ce n’est pas le vélo le plus fun, son truc à lui c’est l’efficacité. Le fun et le plaisir se prend davantage en roulant vite au guidon du Foxy. Et non pas en tricotant sur les trails et en tirant n’importe où. A l’inverse dès lorsqu’il y a du rythme et de la vitesse, le vélo dévoile son vrai visage : une machine à chrono. La suspension gomme le terrain accidenté et offre un grip diabolique. Une machine hyper efficace ! Vous l’avez compris, ce Foxy est un pur sang à ne pas mettre entre toutes les mains… Il faut avoir un minimum de bagage et d’engagement pour en exploiter toutes les qualités !
Confort
Comme dit précédemment, le confort sur le Foxy dépend réellement de la façon de rouler. Lorsqu’on roule en souhaitant attaquer et mettre de la vitesse et du rythme le vélo se montre très confortable. La cinématique fonctionne très bien et le duo de suspension Öhlins que l’on peut affiner aux petits oignons se montre redoutable d’efficacité. Mais dès lors qu’on roule au pas, le vélo fonctionne beaucoup moins bien et la rigidité du combo cadre/suspensions se montre moins confortable et brasse le pilote en donnant une sensation de subir le terrain.
Freinage
Au freinage, la cinématique continue d’absorber les chocs et la roue arrière ne se fige pas (une différence avec le Raze d’ailleurs) gardant un bon grip. Cependant, selon moi le montage des Sram G2 sur une telle machine est une vraie erreur de casting ! Au bout de plusieurs minutes de descente, le comportement des freins change complétement et nécessite de forcer énormément sur les leviers. Au point même de venir en butée sur les grips. Rassurez-vous, sur les trails plutôt brefs cela ne se ressent pas et le mordant demeure correct sans pour autant être un modèle du genre. Je me demande quand même pourquoi ne pas avoir mis des Code sur ce modèle enduro fait pour aller à Mach2.
Grip
Aaaah le grip ! Dans ce domaine, le Foxy excelle ! Il propose un super grip sur l’angle. Lorsqu’il est sur l’angle, le vélo dispose d’un comportement très sain et reste bien stable. Il ne décroche pas d’un seul coup, cela permet d’avoir confiance et de lâcher les freins ! Une vraie machine à tailler de belles courbes dans la pente ! Un régal d’efficacité.
Maniabilité / Dynamisme
Ce n’est pas le vélo le plus maniable que j’ai pu tester. Son domaine est clairement la vitesse et les grandes lignes ! Lorsque ça devient sinueux avec des épingles bien fermées, le nose-turn est quasi obligatoire. En l’air, il se montre équilibré et maniable et se place facilement. Son cadre full carbone est hyper dynamique et les changements d’angle se font très vite et très facilement. C’est un vrai régal d’enchainer les pif-pafs avec le bike !
Stabilité / Franchissement
En franchissement, c’est une vraie machine de guerre ! Il donne envie de ne tracer que des lignes de race en fonçant droit pour aller le plus vite possible ! Le vélo incite sans cesse à rouler vite, à relancer et trouver la ligne la plus rapide, le tout dans une stabilité exemplaire. Moi qui d’habitude ne relance que très peu et roule au rythme chill des traces, j’ai eu une furieuse envie d’attaquer à son guidon ! Plus tu attaques avec, plus il en redemande et plus tu t’amuses. Clairement, je me suis vraiment amusé à tester ce bike ! Une machine qui prend tout son sens lorsqu’on met du rythme.
MONDRAKER Foxy RR – c’est l’heure du bilan
Le Mondraker Foxy n’est pas un vélo à mettre entre les mains de n’importe qui. Pour vraiment exploiter la machine, il faut lui rentrer dedans et rouler vite. C’est un vélo assez exigeant physiquement par sa rigidité mais ceux qui sauront dompter la bête pourront réellement prendre énormément de plaisir à son guidon. Clairement, je me suis vraiment amusé à tester ce bike! Une machine qui prend tout son sens lorsqu’on met du rythme.
+ Finition
+ Look
+ Efficacité
+ Précision
+ Stabilité
– Freins
– Pas le plus fun
– VTT Exigeant